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Sécheresse. Comment la Haute-Garonne peut-elle stocker plus d'eau ?

Le Conseil Départemental va mettre un coup d’accélérateur sur plusieurs projets.  

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25 août 2022 à 16h49 par Brice Vidal

 

La situation hydrologique est critique en Haute-Garonne, le débit du fleuve a atteint à Toulouse le seuil inquiétant de 30 m3/ seconde la semaine dernière. Et les réserves des lacs pyrénéens baissent dangereusement « nous avons sécurisé les ressources en eau potable jusqu’à la fin octobre » rassure Jean-Michel Fabre, vice-président du Conseil départemental de Haute-Garonne et président du Smeag (Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne).

 

« On a évité la catastrophe cette année »

Georges Méric n’y va pas par quatre chemins, pour lui « les décisions antérieures » du Conseil départemental qu’il préside « ont permis d’éviter la catastrophe à Toulouse dès cette année. » Le département planche sur le projet Garonne Amont depuis 4 ans et le Smeag a quant à lui réservé auprès d’EDF 20 millions de m3 d’eau supplémentaire pour passer l’été. A ce jour, sur 75 millions de m3 d’eau réservées et stockées notamment dans les retenues des Pyrénées, plus de 40 millions ont été utilisées. Et face aux canicules qui se multiplient, « il faut aller plus vite » expliquent les élus pour qui « le changement climatique qu’on voyait arriver à l’horizon 2050 sera là dès 2035 ».  

 

Nouvelles retenues et nappes phréatiques « sous infiltration »

Plusieurs chantiers vont être lancés dans l’urgence. Ainsi le département va expérimenter la réinjection d’eau dans la nappe phréatique « une première au niveau national » note Jean-Michel Fabre. Cet hiver entre St Martory et Carbonne, les techniciens vont tenter de recharger la nappe phréatique à partir des fossés alimentés par le canal de Saint-Martory « l’avantage c’est qu’il n’y aura pas d’évaporation et l’eau sera maintenue à 15 degrés ». Il est vrai que la température de la Garonne qui a dépassé les 25 degrés a amené son lot de problème quand il a fallu la traiter pour en faire de l’eau potable. Sur ce projet le département et le BRGM (bureau géologique et minier) pensent pouvoir gagner 5 à 10 millions de m3 qui viendraient l’été prochain réalimenter la Garonne.

Le département entend également préserver les zones humides de Haute-Garonne « elles ont été divisées par deux, il faut classer ses zones et nous allons alerter les maires » car « 4500 hectares de zone humide dans le département correspondent à 20 à 40 millions de m3 d’eau retenus » rappelle le patron du Smeag. Jean-Michel Fabre et le département vont aussi accélérer en 2022 la concertation entre écologistes et agriculteurs sur la création de nouvelles retenues d’eau « élus et citoyens y seront associés. »