Saint-Valentin. A 100 ans, Luce et André vivent "un amour de plénitude" à Béziers

 

"C'est le plus bel amour de ma vie" roucoule André 102 ans tenant la main de sa Luce à quelques jours de la Saint-Valentin. Sa dame fêtera dans les prochains jours ses 100 ans.

Nos deux tourtereaux ne veulent donner aucun conseil de vie ou de longévité aux jeunes générations, "l'amour c'est très individuel, je n'ai pas d'appréciation à faire sur la façon dont les jeunes vivent le leur" juge celui qui a passé sa vie à bourlinguer aux quatre coins de l'Hexagone : Hérault, Aisne, Seine-et-Marne, Landes et Ariège où il s'est caché pour échapper au STO avant de participer à la reconstruction de Rimont, incendié par les nazis.

Ancien dessinateur d'architecte puis technicien spécialiste des centrales thermiques, fort d'une trentaine de déménagements dans sa vie aux allures de roman, André le Biterrois a rencontré Luce sur le tard ; "nous étions amis quand elle était mariée et pratiquions ensemble la randonnée dans un club alpin". Aujourd'hui "nous faisons tout ensemble, gymnastique, courses, mots fléchés, on ne se quitte pas, dès qu'elle exprime un désir il est immédiatement exaucé" rigole-t-il. Quand il parle, Luce acquiesce. Toujours. Alerte et un brin directif, l'ancien ingénieur est aussi aux petits soins avec sa moitié "j'ai l'impression de n'avoir jamais aimé autant que maintenant, parce que c'est un amour pur, dénué des grands désirs qu'on ne peut pas assouvir. A 100 ans c'est un amour de plénitude".

Hébergés au sein de la résidence services seniors Domitys « La Majolique » à Béziers André et Luce sont heureux "comme jamais nous n'avons été". Pour la Saint-Valentin, pas de folie (promis) pour ses parents de 9 enfants et une kyrielle de petits enfants  car "pourquoi un jour particulier, alors que pour nous c'est toute l'année" confirme Luce. Pauline Frey, la directrice de la résidence qui couve nos deux aînés nous glisse quand même "qu'un plateau d'huîtres sera probablement au menu" mardi...