Retour à l’école : l'inquiétude des syndicats enseignants à Toulouse
Publié : 14 avril 2020 à 17h25 par La Rédaction
Au lendemain de l’allocution présidentielle, le corps enseignant s’inquiète. Les conditions de travail seraient incompatibles avec l’épidémie.
Emmanuel Macron l’a annoncé le 13 avril, les écoles seront le point de départ d’un déconfinement très progressif. Pour les représentants du personnel enseignant, le terrain qui attend les professeurs des écoles n’est pas sécurisé.
Xavier Mouchard, délégué SNUipp-FSU 31, syndicat majoritaire dans le premier degré, dénonce une annonce "inquiétante" : "comment éviter une nouvelle flambée épidémique quand on sait que 900 000 professeurs et 12 millions d’élèves seront réunis
au même endroit ? ".
Le processus de confinement avait commencé par la fermeture des écoles, et le déconfinement débutera avec la réouverture "progressive" des établissements scolaires. Une stratégie qui interroge chez les syndicats enseignants. "Nous savons que les jeunes élèves ne vont pas respecter facilement les gestes barrières. En plus, ils peuvent être porteurs sains du virus" souligne Xavier Mouchard.
Le syndicaliste s’inquiète aussi de la promiscuité qu’imposent les écoles : les siestes à la maternelle, les parents à la grille, la cantine et les classes exigus de plus de trente élèves constituent pour lui des facteurs de risques.
Un matériel de protection pour les enseignants ?
Les masques, gels et gants manquent un peu partout dans les secteurs exposés au virus.
L’enseignement ne fera pas exception selon Xavier Mouchard. Pour la garde des enfants de soignants, les syndicats ont déjà fait pression pour avoir plus de matériel de protection. Malgré une légère amélioration, certains établissements de la région manquent encore de masques. "Ils vont nous demander de fabriquer des masques peut-être ? Ça sera une activité scolaire ?" ironise le syndicaliste.
Le Ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a tout de même essayé de rassurer ce mardi matin en affirmant que les établissements seraient nettoyés et désinfectés avant la "rentrée".
Eva Sannino.