Restaurateur et hôtelier en montagne, il cumule les problématiques en pleine crise sanitaire
7 janvier 2021 à 15h23 par John Bourgeois
La maison Planes à Saillagouse est une institution dans le pays catalan. Elle fêtait ses 125 ans en 2020. Un anniversaire gâché par la Covid-19.
Les restaurants ne rouvriront pas le 20 janvier prochain, c’est désormais certain. Une nouvelle date doit être fixée en conférence de presse gouvernementale ce jeudi. Le Premier ministre doit également se prononcer concernant l’ouverture des remontées mécaniques dans les stations de ski, la promesse du 7 janvier n’étant déjà plus d’actualité. À Saillagouse, Eric Planes attend avec impatience les annonces de ce début d’année 2021. Il est le directeur de l’hôtel-restaurant Planes, une institution dans les Pyrénées-Orientales, qui fêtait ses 125 au printemps 2020, entaché par le triste cadeau de la crise sanitaire.
91% de chiffre d’affaires en moins pour Noël
Aujourd’hui, Eric Planes cumule plusieurs activités plus que fragilisées par cette pandémie de la Covid-19. Même si son hôtel est ouvert, il est amputé de son restaurant et de la clientèle de montagne, bien moins présente dans les Pyrénées depuis l’ouverture repoussée des remontées mécaniques. Eric Planes parle aujourd’hui d’une "situation qui commence à se tendre". Il est obligé de demander une prolongation de son PGE, l’aide du chômage partiel tarde parfois à arriver, et les fêtes de fin d’année n’ont rien rattrapé. "Une forte baisse où nous avons ouvert pendant les quinze jours de vacances de Noël. 91% de chiffre d’affaires de moins, une fréquentation de l’hôtel très basse, donc malheureusement un fonctionnement en demi-teinte qui n’est pas du tout rentable", explique-t-il.
Échec de la vente à emporter
L’hôtel-restaurant Planes a tenté la vente à emporter pour la période des fêtes, mais en vain. "On a été obligé de refermer l’établissement par manque de réservations". C’est effectivement la combinaison entre la restauration, l’hôtellerie et sa situation géographique, qui est à la base des problématiques d’Eric Planes. "La fréquentation pour la vente à emporter dans nos structures ne représente pas du tout le fonctionnement habituel, et donc un chiffre d’affaires qui est malheureusement bien plus faible. On a des frais récurrents, surtout sur les parties hôtelières, avec le chauffage de l’établissement, les femmes de chambres, et une fréquentation loin d’être correcte."
Aujourd’hui, l’avenir est donc plus qu’incertain. Difficile d’imaginer réitérer l’expérience de la vente à emporter. "On a fait le test pour voir comment on pouvait faire pour les vacances de février. Mais le test s’est avéré négatif. La rentabilité n’étant pas, et si les stations n’ouvrent pas, on se pose la question de savoir si on va rouvrir pour les vacances de février. Et dans quelles conditions, pour limiter les frais au maximum et rentabiliser un peu la structure", nous confie le chef d’établissement.
Pour apporter un peu de gaité après cette année d’anniversaire compliquée, Eric Planes espère voir les remontées mécaniques rouvrir au plus tôt, et qu’une date soit enfin fixée pour la restauration. "La maison a 125 ans cette année, elle a passé les guerres, on a survécu et on est toujours là. On espère passer la tempête et que cela ne se transforme pas en ouragan", conclut-t-il.