RECIT 100% - Le sang-froid des policiers toulousains face à un tireur armé d’une Kalashnikov
Les tireurs ont « rafalé » un point de deal à l’arme de guerre. L’arrestation aurait pu tourner au bain de sang.
29 juin 2022 à 14h34 par Brice Vidal
L’été 2022 sera-t-il chaud dans les cités toulousaines ? Des malfrats sortis de prison veulent-ils reprendre certains territoires et points de deal laissés à la concurrence pendant leur incarcération ? En tout cas, une scène digne d’un film de gangsters s’est déroulée à Toulouse, rue de la Gironde, dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
Face à face avec un suspect arme de guerre en main juste après un règlement de comptes
Deux hommes, selon les témoignages recueillis sur place, ont débarqué cagoulés et armes de guerre au poing dans ce secteur de Bagatelle. Ils ont tiré en rafale. En l’air visiblement, mais pas seulement : une ogive se serait fichée dans la façade d’un particulier. Pas de victime. Mais contrairement au déroulé traditionnel dans ce genre de faits, l’un des tireurs était rapidement repéré par les policiers de la Brigade spécialisée de terrain Mirail (BST) dépêchés sur place. L'homme, Kalashnikov au poing, était juché sur un scooter. On est passé vraisemblablement tout près du bain de sang, à tout le moins d’un échange de tirs entre malfaiteur et policiers, car la même nuit un homme était abattu sur un point de deal cité Varèse. A ce moment là les fonctionnaires ne savent pas si les deux affaires sont liées ou non. Selon une source proche de l’enquête « c’a été très chaud, très tendu, il faut saluer le sang-froid des fonctionnaires, imaginez que l’homme tient un fusil mitrailleur chargé à la main ! ». A priori le tireur n’aurait pas mis en joue les fonctionnaires, on sait en revanche que le suspect a tenté de s’enfuir en entrant dans un immeuble.
Les policiers appréhendent le suspect sans faire feu
Il sera finalement arrêté rue de la Charente, sans que les policiers fassent usage de leur arme, et placé en garde à vue. La police judiciaire toulousaine, chargée de l’enquête, comprend rapidement qu’un point de deal a été visé. Selon nos informations, au moins deux armes de guerre ont tiré ce soir-là, mais peu d’étuis de balles ont été retrouvés par la police technique et scientifique, « la scène a été vraisemblablement nettoyée et les relevés ont été compliqués dans un secteur assez hostile » nous dit-on. Le mis en cause, connu des services de police, « probablement un homme de main » a été présenté mercredi à un juge d’instruction pour des faits d’association de malfaiteurs en vue de commettre un crime en bande organisée. Les tireurs ont-ils voulu lancer un avertissement aux gérants de ce point de deal ? La méthode ressemble à une tentative d’intimidation. L’enquête se poursuit. Durant la même nuit, un jeune homme été tué par arme à feu dans le quartier de la Reynerie à Toulouse et les auteurs sont en fuite. La Direction territoriale de la police judiciaire a été saisie d'une enquête ouverte pour "meurtre en bande organisée". La victime, âgée de 27 ans, était connue des services de police.
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