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Qui seront les candidats de la gauche unie pour les législatives en Haute-Garonne ?

Une gauche unie et ... hétéroclite.

100%

10 mai 2022 à 19h30 par Brice Vidal

 

Les 10 candidats NUPES - Nouvelle union populaire écologiste et sociale - ont été présentés, ce mardi, en vue des élections législatives en Haute Garonne. 

« On ne sait pas encore comment on prononce » s’excusait Sylvie Espagnolle, candidate sur la 5e circonscription, mais tous s’accordaient à qualifier le moment « d’historique » car « la gauche arrive unie [LFI, PS, PCF, EELV...] dans une élection nationale » soulignait Sébastien Vincini. Et tant pis pour les grincheux, « ceux qui sont dans l’anathème, les vociférations. 93% des électeurs de gauche et des écologistes approuvent cette union, même au sein du PS » justifiait le patron du PS de Haute-Garonne sans nommer Carole Delga. Car la puissante présidente de région - dont il a été proche - ne digère pas cet accord passé notamment entre le PS et la France insoumise. Comme un symbole, le seul absent de la présentation en bord de Garonne mardi était Joël Aviragnet « excusé » nous a-t-on dit. Le député sortant du Comminges, proche de C. Delga, aurait-il jugé préférable de ne pas s’afficher avec LFI ? Le socialiste fait sa première réunion publique en présence de la présidente de Région, jeudi soir, dans son fief d'Encausse-les-Thermes.

 

"Plus de convergences que de divergences"

A Toulouse, l’heure était à l’union, sans équivoque, « dans une formidable énergie » ; « nos électeurs nous ont assez reproché d’être divisés, ce message a été entendu, on a plus de convergence que de divergences : lutter contre les politiques régressives en matière sociale et écologique, le problème démocratique, le RIC... » indiquait Sébastien Vincini. Mais des tensions demeurent en interne au PS. Dans la 10e circonscription où la NUPES a investi une proche de Pierre Cohen (Générations) Alice Assier, la jeune femme de 25 ans devra affronter Dominique Faure de la majorité présidentielle mais pourrait également ferrailler avec une candidature dissidente PS, celle de Simon Viguer ; « il y a des déceptions à titre individuel, je sais que c’est un crève-cœur » glissait le n°1 socialiste qui laissait quand même entendre que les candidatures dissidentes valait exclusion du parti.

 

Sébastien Vincini assume le grand écart

Sébastien Vincini est celui qui a négocié à Paris avec Olivier Faure l’accord avec LFI, il réaffirmait sa position « on ne se fourvoie pas » ; « nous ne sommes pas entrés soumis et pas ressortis Insoumis de cette négociation. » En effet, au fil des questions, les divisions réapparaissaient entre les diverses tendances : comme sur l’autoroute Castres-Toulouse cofinancée par le département de Haute-Garonne dont Sébastien Vincini est vice-président, mais qui ulcère écologistes et Insoumis. Avec cet attelage hétéroclite, François Piquemal, tête de pont LFI à Toulouse et candidat NUPES sur la 4e circonscription prétendait vouloir faire « le Grand Chelem ». Humour. Pour soutenir la NUPES Jean-Luc Mélenchon, qui vise Matignon, devrait prochainement faire un détour par la Haute-Garonne. Et si le PS espérait secrètement une défaite honorable de la NUPES, pour constituer un groupe et envisager sereinement la Présidentielle de 2027 ? Vu le fossé qui sépare les différentes tendances, le scénario d'un gouvernement LFI/NUPES induirait probablement quelques cauchemars chez les caciques socialistes, même débarrassés de leur aile droite...

   

Les candidats NUPES en Haute-Garonne par circonscription

 

Hadrien Clouet (LFI, 1ère), Anne Stambach-Terrenoir (LFI, 2e), Agathe Roby (LFI, 3e), François Piquemal (Union populaire, 4e), Sylvie Espagnolle (LFI, 5e), Fabien Jouvé (PS, 6e), Christophe Bex (LFI, 7e), Joël Aviragnet (PS, 8e), Christine Arrighi (EELV, 9e) et Alice Assier (Générations, 10e).