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Pyrénées - Cette franco-ukrainienne a facilité l’accueil d’une quinzaine de réfugiés fuyant les combats

Larysa héberge plusieurs de ses proches et a pu compter sur l’appui des communes de Haute-Ariège pour accueillir les autres.

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9 mars 2022 à 17h47 par Brice Vidal

 

Une nouvelle trêve intervenait ce mercredi en Ukraine, pour permettre l’évacuation des civils. 1,7 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis le 24 février. Ils sont en 4000 et 5000 à s’être réfugiés en France. Souvent les premiers réfugiés rejoignent des membres de leur famille ou des proches. Comme Larysa qui travaille entre Foix, Cazères, Saint-Gaudens et Pamiers. Cette Ukrainienne de 42 ans, mariée à un Français, a déménagé en France en 2016. La responsable marketing Ariège – Comminges d’une grande chaine de restauration rapide ne dormait plus, suite au déclenchement de l’offensive russe, « chaque nuit je m’inquiétais pour ma mère restée là-bas ».

 

Elle a permis l’accueil d’une quinzaine de ses proches fuyant les combats 

Ils la persuadent de fuir. Larysa et son mari finissent par convaincre la dame de 72 ans de venir se réfugier dans son petit coin d’Ariège ; « ma meilleure amie a accepté de l’emmener avec sa propre mère, ses enfants, ses chiens et chats » puis de fil en aiguille, d’autres amis lui demandent l’asile « comment refuser ? Ils me disaient puis-je venir chez toi au moins une semaine ? » A la guerre comme à la guerre, « avec mon mari on s’est dit : ce n’est pas grave on va se débrouiller ». Ils font alors appel aux collectivités locales qui répondent présentes : Quié propose un logement, Tarascon donne les lits, Ussat propose un appartement meublé. En tout une quinzaine de personnes seront abritées « en sécurité » en Ariège.

 

Ils ont besoin d’être « cocooné »

Les réfugiés sont actuellement dans un état psychologique et émotionnel préoccupant « les femmes pleurent sans arrêt » s’émeut leur compatriote ; « c’est une épreuve terrible, si vous n’avez pas de voiture, il n’y a pas de billets de train à Lviv pour fuir vers l’ouest. Imaginez leur état moral et physique… à 45 ans, vous avez élevé les gosses, et tout bascule : vous prenez les meilleures chaussures, les animaux de compagnie - qui vont mourir si vous les abandonnez - et vous partez sans savoir où aller ».

Larysa avoue ressentir une colère froide face à cette situation « j’ai aucune tolérance, ce n’est pas une opération militaire comme disent les Russes, ni une dénazification, c’est une guerre avec les enfants accrochés à leurs pères qui doivent partir se battre ». Et « tout cela à cause d’un seul homme : Poutine ». « Le monde entier doit se réveiller » mais « seul le peuple russe peut arrêter cette guerre ».

Larysa va continuer à chercher des logements sur l’Ariège « solliciter la préfecture aussi, c’est mon devoir en tant que femme, Ukrainienne, en tant que mère aussi ». Sa maman de 72 ans pleurait encore mardi regrettant « d’être encore là pour voir tout ce qu’elle a vu depuis 10 jours … »