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Procès Rambla à Toulouse : "la justice a sa part de responsabilité" affirme le père de Cintia

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Publié : 14 décembre 2020 à 14h59 par Brice Vidal

Jean-Baptiste Rambla avait écopé de 18 ans de réclusion en 2008.

 

Jean-Baptiste Rambla est jugé pour meurtre en récidive depuis ce lundi matin à Toulouse.

Il comparaît devant la Cour d'Assises de Haute-Garonne pour ces faits qu'il reconnait, sans les expliquer. Rambla le traumatisé. Il a 6 ans quand sa sœur Marie-Dolorès Rambla est assassinée. Meurtre pour lequel Christian Ranucci a été guillotiné en 1976. Rambla qui se victimise pour expliquer ses crimes. Il est accusé du meurtre atroce de Cintia Lunimbu, une jeune Angolaise de 21 ans qu'il ne connaissait pas, en juillet 2017 quartier Arnaud-Bernard. La jeune femme a été quasiment décapitée.

 

A l’ouverture ce lundi d'un procès aussi attendu que redouté par la partie civile, une première scène déchirante : la mère de la victime, en sanglots, hurlant sur l’accusé avant d’être évacuée de la salle "vous avez tué ma pauvre fille ! Vous, vous êtes tranquille ! Pourquoi ?" Rambla a les yeux baissés. Impassible. Pour Alberto Lunimbu défendu par Me Simon Cohen "c'est à cause de tout ce qu'elle a vécu, elle n'a pas supporté de voir Mr Rambla en face", le père de la victime ajoutait "moi-même je ne sais pas comment je vais me comporter quand je vais prendre la parole à la barre. Si on était chez nous, ça n'existerait pas. En France, on n'a pas le choix..."

 

 

Car Jean-Baptiste Rambla est récidiviste du chef d'homicide volontaire : il a étranglé son ancien employeur en 2004 à Marseille, avant de cacher le corps de la femme dans un cabanon pendant 7 mois. L'accusé a bénéficié d’une libération conditionnelle en 2016. Alors Alberto Lunimbu, le père de Cintia, en veut à la justice française "la justice a sa part de responsabilité, ce monsieur a écopé de 18 ans de prison. Il a quitté Marseille et vient ici. S'il avait fait sa peine normalement, ça ne serait pas arrivé. Mais il était libre comme le vent."

 

 

Une personnalité mêlée de "culpabilité du survivant" et de "ressentiment". Aujourd'hui, il risque évidemment la perpétuité. Jean-Baptiste Rambla, victime collatérale dans les années 70 de l'affaire dite du "pull-over rouge", sa petite sœur Marie-Dolorès a été assassinée - selon la justice - par Christian Ranucci. Lequel a été guillotiné avant de devenir le symbole de l’erreur judiciaire. Rambla "a probablement été plus affecté par le retentissement médiatique de l'affaire Ranucci que par le meurtre en lui-même" dira l'expert psychologue du procès 2005. Pour Me Frédéric David, l’un de ses avocats le traumatisme de cet homme n’a pas été suffisamment "mis en évidence".

 

L’expert psychiatre, le Dr Daniel Zagury a qualifié son passage à l’acte de « décharge explosive », chez cet homme « au récit traumatique », « suffoqué d’indignation de voir Ranucci devenu victime », « l’affaire Ranucci sature son discours », il a émis le vœu d’être « enfin compris ». L’accusé « ne justifie ni ne minore ses actes, il n’a rien a en dire... »

 

La famille de la victime sera entendue ce mardi. Jean-Baptiste Rambla mardi et mercredi. Verdict attendu jeudi.

 

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