ActualitésAriège

Procès du meurtre de Kévin : Cindy charge son complice

La principale accusée a changé de version au premier jour d'audience. 

100%

30 mars 2016 à 8h21 par Brice Vidal

Une jeune femme accusée, d'avoir tué en 2012 un homme de 19 ans dans un forêt de l'Ariège, est revenue sur ses aveux mardi, désignant son coaccusé comme l'auteur des coups mortels, à l'ouverture de leur procès aux assises de Foix. Le corps de Kevin Sellier avait été découvert le 11 mai 2012 dans une forêt des Pyrénées, entre les villages de Vicdessos et Goulier. Un cueilleur de champignons était tombé par hasard sur le cadavre recouvert de branchages. L'autopsie avait révélé que le jeune homme avait succombé à plusieurs coups de couteau et qu'il avait ensuite été en partie brûlé. L'enquête avait permis de remonter jusqu'à deux étudiants alors âgés de 20 ans, Cindy et Joan. A l'époque, la première avait affirmé avoir tué la victime pour se venger d'une agression sexuelle et parce qu'elle lui devait de l'argent. Joan avait, lui, reconnu avoir aidé son amie à dissimuler le cadavre. L'accusée, aujourd'hui âgée de 24 ans, comparaît pour "assassinat" et "atteinte à l'intégrité du cadavre", alors que le jeune homme, 24 ans lui aussi, est jugé pour "complicité d'assassinat" et "complicité d'atteinte à l'intégrité d'un cadavre". A l'ouverture du procès, l'accusée a désigné son co-accusé comme l'auteur des coups fatals. Elle a expliqué avoir "pris sur elle" par "peur qu'il s'en prenne à [sa] famille". "Peur, si je parlais, qu'il écorche ma petite soeur", a-t-elle déclaré à l'audience. "Suite aux incohérences des constatations, elle a lâché prise; elle veut livrer la vérité", a martelé son avocat, Laurent Boguet, ajoutant: "J'ai la faiblesse de considérer que son témoignage éclaire de nombreuses zones d'ombre". Joan, qui comparait libre, s'est dit mardi "sidéré d'entendre cette nouvelle version". Lui "[s]'en tient à ce qu'il a dit lors de l'instruction", assurant à l'adresse de la famille de la victime : "Je regrette mon silence, mais je ne l'ai pas tué". Maître Laurent Boguet​ au micro de Jacques Déjean.