Prison ferme pour l'un des deux papys barbouzes de Toulouse
A 90 et 70 ans, ils avaient tenté une expédition punitive chez une mère de famille.
Publié : 22 novembre 2018 à 9h02 par
7 mois de prison ferme à Toulouse pour le papy barbouze. Son compère écope de 8 mois avec sursis. Condamnation prononcée par le tribunal correctionnel de Toulouse ce mercredi. 100% vous avait révélé cette affaire. A 90 ans, le principal prévenu avait mené une expédition punitive début septembre à Grenade, tentant avec son comparse de récupérer une forte somme d’argent. Ils débarquaient, arme au poing, chez une mère de famille et sa fille. Une affaire sur fond de relation trouble entre le nonagénaire et la femme d’une quarantaine d’années. Cette dernière est restée six mois chez lui, à Balma, avec sa fille de 14 ans. Le grand-père achète même des chevaux à l’adolescente, il a beaucoup d’argent et cache chez lui 160 000 euros en liquide. Mais un jour l’argent disparait, la mère et sa fille se volatilisent pile au même moment.
Le sang du vieil homme ne fait qu’un tour. Il persuade un ami de 70 ans - a priori influençable - de l’aider. Le septuagénaire est "pris dans un conflit de loyauté, avec celui qu'il considère comme un père de substitution" dira à l'audience Me Alain Andorno son avocat. Ils vont faire le pied de grue devant chez la mère de famille qui habite le secteur Beauzelle-Aussonne. Elle déménagera et un détective payé par le nonagénaire la retrouvera à Grenade. Début septembre les deux retraités passent à l'action, débarquent chez elle avec une voiture de location, le sexagénaire tient un pistolet et veut l'impressionner. Les victimes terrorisées, verrouillent les issues et se calfeutrent dans une chambre. Les papys feront demi-tour. Prévenus, les gendarmes retrouveront facilement les grands-pères, qui n'opposeront aucune résistance.
Ce mercredi le tribunal a été au-delà des réquisitions du parquet - un an avec sursis - pour le cerveau de cette affaire… à tiroir. A l’audience on apprenait que la fille de 14 ans a aussi déposé plainte contre le nonagénaire pour attouchements. Il est connu de la justice pour des faits similaires. Quant aux 160 000 euros disparus, l’enquête se poursuit.
Ils écopent de 7 mois ferme pour le nonagénaire et 8 mois avec sursis simple pour le septuagénaire. L'indemnisation des victimes est portée à 1700 euros au lieu de 6000 euros demandés par le Ministère public.
-B.VIDAL-