Pourquoi Omicron annonce-t-il une possible fin de la pandémie ? La réponse d’un biologiste du CHU de Toulouse
Omicron, terriblement contagieux mais moins grave que les autres variants, serait annonciateur d’une embellie.
3 janvier 2022 à 16h33 par Brice Vidal
Le variant Omicron est, comme en France et en Europe, désormais très largement majoritaire à Toulouse, « Omicron est détecté dans 80 à 90% des tests réalisés actuellement » explique Christophe Pasquier, biologiste au laboratoire de virologie au CHU de Toulouse. Mais attention « il y a un décalage avec les hospitalisations qui ne surviennent pas en début d’infection ». Rien ne dit à ce stade que le système de santé puisse faire face à un afflux de patients sans précédent.
Car cette 5e vague a un profil particulier avec un pic très important « bien plus qu’en juillet », « en nombre de cas » et « surtout en pourcentage de tests positifs » ; « nous sommes à 30% dans la région toulousaine » explique ce professeur de la faculté des sciences pharmaceutiques. A tel point que depuis quelques jours, les labos « ont arrêté le séquençage systématique d’Omicron » et échantillonne.
Pourquoi pourrait-il s’agir de la dernière vague ?
Des taux « jamais vu » qui sont paradoxalement « peut être une bonne nouvelle » car « le variant circule énormément » et « on aura une immunisation importante qui réduira la réplication du virus ». Ce serait alors possiblement « la dernière vague ou une des dernières vagues ». Voire le début « d’une épidémie hivernale annuelle ».
Vers une épidémie saisonnière
Le Covid ne viendrait alors plus nous embêter l’été ? Encore faudra-t-il le vérifier dans quelques mois. Il s’agit d’un phénomène relativement classique en virologie : les mutants sont progressivement « des infections bénignes ou asymptomatiques plus longues » et non « des infections sévères et courtes ». En gros, la virulence est réduite progressivement.
Mais le virus va continuer de muter un peu, « peut être sans grande vague pandémique mais avec des évolutions régulières en fonction de la protection des individus » comme pour la grippe depuis des années. « Zika, grande épidémie au niveau mondial a disparu » rappelle Christophe Pasquier « parce que les sujets étaient progressivement immunisés, il n’y a pas eu de vaccin, c’était une immunité strictement naturelle. »
Ce lundi au CHU de Toulouse 145 patients Covid étaient hospitalisés, dont 31 en réanimation. En temps normal, le CHU de Toulouse possède 83 lits réanimatoires.