Polémique à Castres : la commerçante qui a refusé le chien d'assistance se défend
Publié : 18 août 2020 à 13h44 par La Rédaction
La vidéo a fait un bad buzz sur les réseaux sociaux.
Un commerçant castrais de la rue Fuziès dans le collimateur des internautes depuis ce lundi.
Dans une vidéo devenue virale en quelques heures, il apparaît éructant, refusant de laisser entrer dans son commerce une personne en fauteuil. La cliente est en effet accompagnée de son chien guide. Dans la vidéo, le gérant du salon de dégustation "Saveurs du Temps" et sa femme refusent l'entrée de la cliente avec l'animal "je suis chez moi ici, vous ne rentrerez pas, avec ou sans chien" l'entend-t-on affirmer "j'ai le droit de refuser des clients" s'exclame-t-il alors que la victime lui annonce vouloir porter plainte.
"Quand j’ai voulu entrer pour m’acheter un café, le patron m’a fermé la porte au nez car j’étais accompagné de mon chien d’assistance reconnu par la loi du 11 février 2005 (il donne le droit d’entrer dans tous les lieux accueillant du public selon l'article 43) explique la cliente sur son compte Facebook ; "le patron a menacé de me « dégager lui-même » si je ne partais pas" précise la dame, qui aurait porté plainte.
Les internautes informés par la vidéo qui a largement circulé sur les réseaux sociaux se déchainent depuis. Entre critiques, insultes, appels au boycott. Un vrai bad buzz pour le commerçant castrais dont la femme a accepté de nous répondre.
L'enseigne aurait un statut interdisant les animaux à l'intérieur
"Elle a voulu rentrer avec son chien sauf que nous avons statut d'industrie agro-alimentaire, on fait de la transformation" explique la co-gérante Muriel de Bona "nous n'avons pas le droit d'avoir des animaux à l'intérieur". La commerçante n'estime pas avoir manqué à son devoir de courtoisie "on lui a expliqué calmement de laisser son chien à l'extérieur, mais elle s'est énervée en voulant appeler la police..." ce qui aurait considérablement alourdit le climat de la discussion.
Les commerçants menacés et le gouvernement qui s'en mêle
" Parce qu'on voit 10 secondes sur Internet, les gens se déchaînent, il faudrait connaître la situation dans sa globalité" s'indigne Muriel qui rappelle accepter les personnes handicapées "sans souci" ; elle affirme avoir porté plainte à son tour contre "tous ceux qui nous ont menacé de mort etc". L'affaire a en effet rapidement dépassé la simple prise de bec en raison de la puissance des réseaux sociaux. La secrétaire d'Etat au handicap Sophie Cluzel a même indiqué qu'il y avait "discrimination", "infraction" et "humiliation" de la part des commerçants castrais.
Exclure une personne en situation de #Handicap au prétexte que son chien accompagnateur est vecteur de #COVID19 est non seulement une infraction à la loi 135 euros d'amende mais surtout une #discrimination, une humiliation honteuse et d'une bêtise sans nom @handichienscom https://t.co/NCeOA3SCwh
— Sophie Cluzel (@s_cluzel) August 18, 2020
Mathilde, la jeune femme en situation de handicap a accepté de s'exprimer sur notre antenne. Elle a finalement quitté les lieux sans son café, mais affirme avoir la loi de son côté. Elle a porté plainte.
Pol Partouche