Camille Duvelleroy a réalisé « Patience mon amour » à partir du 12 juillet sur Arte

 

Réalisatrice et autrice de fictions et de docu, la Toulousaine Camille Duvelleroy s'intéresse depuis plus de 10 ans à des sujets de société tournant autour de la question de la femme, de la sexualité ou de la poésie et du dessin.

Son dernier opus sera diffusé alors que le Parlement vient d'adopter définitivement le projet de loi de bioéthique et sa mesure phare d'ouverture de la PMA à toutes les femmes. Il s'agit de « Patience mon amour », une série de 31 épisodes avec Sophie de Fürst, Isabelle Joly, Zabou Breitman. Une production pensée sur la format "stories Instagram" et diffusée à partir du 12 juillet, du lundi au vendredi à midi, sur le compte @arte_asuivre. La télévision adopte de plus en plus ces formes nouvelles de narration pour rajeunir son public. 

"C'est l'histoire de Gabrielle et Alice qui décident de fonder une famille et vont recourir à une PMA". Sauf qu'on est en 2016. La PMA est alors "interdite aux femmes lesbiennes et aux femmes seules". On suit leur parcours du combattant "des PMA en Espagne, de la recherche de sperme auprès d'amis ou dans des cliniques via Internet".

 

Une série tirée d'une expérience personnelle

 

Camille Duvelleroy a voulu traiter avant tout "le désir d'enfant dans un couple, ce que ça change" explique celle qui avait "besoin d'écrire cette histoire", "j'ai transformé mon propre vécu en une fiction", catharsis qui lui a permis d'explorer le quotidien d'autres couples lesbiens confrontés à cette situation. La série s'inscrit dans un passé proche "juste avant la loi" et c'est aussi la réalité d'un couple "qui brave la loi". La réalisatrice qui a aussi vécu un parcours PMA et un parcours d'adoption "très compliqués" se dit "heureuse que ce soit terminé" avec cette décision du législateur. 

S'agissant de son actu, Camille Duvelleroy vient aussi de sortir Lady Sapiens "une expérience documentaire" à jouer avec un casque de réalité virtuelle "qui propose de vivre le quotidien d'une femme Sapiens il y a 38 000 ans". Une façon de réexplorer la figure de la femme du paléolithique. Une chose semble acquise : la société française a changé d'ère avec cette loi de bioéthique.