Photos des voleurs affichées dans un Intermarché près de Toulouse : "ca risque de lui faire du tort"
L’initiative du gérant est illégale, mais il ne devrait pas être poursuivi.
1er avril 2022 à 12h30 par Brice Vidal
L’initiative a fait couler beaucoup d’encre depuis que le quotidien La Dépêche du Midi a relayé l’information. La direction de l’Intermarché de Verdun-sur-Garonne a affiché cette semaine des photos des « voleurs du mois » provoquant des réactions contrastées chez les clients. Les photos des voleurs à l’étalage présumés étaient disposées sur un présentoir à l’entrée du magasin. La démarche est illégale et ce vendredi, les photos avaient été retirées.
Contacté, le parquet de Montauban par la voix d’Emmanuel Ferrand nous précise qu’ « en l’absence de plainte et de constatation par procès-verbal de gendarmerie, l’infraction n’est pas constituée. » Pour la justice l’affaire s’arrêterait là. Pour autant un gendarme, qui n’a pas fait de commentaire, venait rendre visite aux gérants de l’Intermarché ce vendredi matin. Les gérants, qui pourraient être réentendus, n’ont pas souhaité s’exprimer. La direction nationale d’Intermarché ne fait « pas de commentaire », « il appartient au gérant de prendre les décisions pour son magasin » et en cas d’infraction « on est sur un format d’indépendant pur, et a priori, la centrale ne serait pas juridiquement responsable de l’initiative du gérant. »
De leur côté, les clients étaient plutôt divisés, même si la plupart ne cautionnent pas l’initiative de l’Intermarché. Pour Jean, septuagénaire, « ce n’est pas leur rôle de publier ces choses-là, ça met à l’index des personnes qui sont peut-être malheureuses, c’est scandaleux». A l'inverse, Alain valide ce procédé qui peut s'apparenté à de la délation « on plaint les voleurs mais les gens qui se font voler non » ; une autre cliente se dit « choquée » car « tout le monde passe par des périodes difficiles avec l’augmentation des prix » ; « il va un peu trop loin, c’est pas prévu dans la loi, qu’il mette des vigiles, mais je trouve que ca va lui faire plus de tort que de profit » estime Jacques, octogénaire. « c’est choquant, j’ai cru que c’était une plaisanterie, mais c’était pas le premier avril » rigole ce couple interrogé sur le parking du magasin, « il parait que c’est des Géorgiens, mais si personne ne dit rien on fait quoi ? » …