Perpignan. Léger sous-régime au départ du "convoi de la liberté "
Quelques dizaines de véhicules et un camion ont pris la route depuis Perpignan ce mercredi 9 février aux alentours de 14h15. Arrêt prévu à Toulouse pour un rassemblement des participants de ce « convoi de la liberté » qui doit les amener à Paris samedi prochain.
9 février 2022 à 15h29 par Axel Mahrouga
Le rendez-vous était donné à 14h, sur le parking du centre commercial de Claira près de Perpignan ( Pyrénées-Orientales ). Environ 300 personnes étaient rassemblées pour le départ des premières voitures du « convoi de la liberté ».
Alors qu'on pouvait en attendre plus, seul un seul camion s'est présenté cet après-midi devant le Brico-Dépôt de la zone commerciale. Il était accompagné d'une dizaine de camping-cars et de plusieurs autres dizaines de véhicules qui vont dans un premier temps rallier Toulouse. Sur place, des habitants étaient venus soutenir les routiers avant leur départ. Quelques mots, des denrées, un café pour soutenir le mouvement.
Ralliement à Toulouse
Les routiers perpignanais ont pris la direction de Toulouse aux alentours de 14h15. La ville rose est en effet le premier noeud de raccordement du « trajet vert », permettant un rassemblement de tous les manifestants du sud-ouest sur un même parcours.
Premiers à s'élancer, les Perpignanais seront rejoints par plusieurs convois partant des grandes villes occitanes. Dans l'Aude, dès ce soir, des véhicules partiront de Carcassonne à 16h puis de Castelnaudary à 10h demain. Dans le Tarn, deux cortèges s'élanceront à 9h d'Albi et de Castres.
Même chose à Tarbes, Auch, Saint-Gaudens ou encore Foix.
Le convoi, rassemblé à Toulouse partira ensuite pour Montauban et fera une première halte à Limoges. Au départ de Perpignan, les « routiers », rappellent que l'objectif « n'est pas de bloquer les routes », mais de rallier la capitale en attirant l'attention sur le trajet.
"Une autre façon de manifester"
Parmi les quelques 300 manifestants mobilisés au départ du convoi de la liberté à Claira, tous s'opposent au pass vaccinal, certains évoquent aussi la baisse du pouvoir d'achat, d'autres la hausse du prix de l'essence. En bref, une opposition forte et assumée au gouvernement et son président Emmanuel Macron. "Quand Macron a dit qu'il voulait emmerder une partie des Français, ça a réveillé pas mal de gens, et nous ça nous a motivé pour organiser le convoi de la liberté", explique Laurent, citoyen déjà présent lors des premières manifestations des gilets jaunes.
"Le but du jeu c'est de montrer qui on est, que c'est convivial, partout où on va passer. Et que finalement on sera bien à l'abri dans notre véhicule. C'est une autre façon de faire une manif", ajoute ce participant du convoi, qui, malgré la mobilisation moins forte qu'annoncée, se dit "satsifait du monde et de la solidarité" en place ce mercredi. En effet, si les véhicules sont moins nombreux que prévu, les soutiens, eux, ont répondu à l'appel, comme Laeticia. "Avec mes amis on est venu pour apporter des denrées alimentaires. Pour participer si possible financièrement, être présent, et soutenir comme on peut."
Une journée qui tient particulièrement "à coeur" à Laeticia qui prend exemple du convoi canadien à Ottawa. "Notre rôle c'est de stopper ce pass vaccinal", affirme cette artiste catalane. Stopper et montrer les dents au gouvernement, tout en restant "pacifiste". C'est ce que nous assure Pierre-Alain, chauffeur routier et gilet jaune. Ce cinquantenaire conduit un camping-car pour rejoindre la capitale avec le convoi.
Alors que certains Français craignent d'être "pris en otage" sur les routes, "il n'est pas question de bloquer" répond Pierre-Alain. "On va monter sur Paris à une vitesse un peu lente, mais normale. Il n'est pas question de se confronter aux CRS. Nous ne voulons pas en découdre, nous sommes pacifistes et libertaires." D'ailleurs, c'est plutôt une ambiance conviviale et détendue qui régnait au départ du convoi de la liberté sur le parking du Brico Dépôt de Claira. Prochaines étapes : Toulouse, Limoges, puis direction Paris et potentiellement Bruxelles.
Avec J.B.