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Perpignan : "On est pris en otage", confie un commerçant après une nouvelle agression quartier Saint-Jacques

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24 août 2021 à 17h09 par John Bourgeois

3 hommes ont été placés en garde à vue après avoir poignardé à plusieurs reprises un jeune homme dimanche soir dans ce quartier sensible de la cité catalane.


Une nouvelle et violente altercation a éclaté dans la soirée de ce dimanche 22 août au cœur du quartier Saint-Jacques à Perpignan. Elle intervient seulement quinze jours après la fusillade de la place Cassanyes, qui a couté la vie au jeune Nabil. C’est à proximité de ce même lieu, que cinq individus s’en sont pris à un jeune homme et lui ont asséné plusieurs coups de couteau.

Alertés, les secours ont alors tout de suite pris en charge le blessé, avant de la transporter à l’hôpital. Mais la victime a très vite quitté le centre hospitalier perpignanais pour se procurer une arme et se venger. C’est ainsi que le jeune homme a vraisemblablement retrouvé ses agresseurs pour leur tirer dessus. Il n’a fait aucun blessé et a aussitôt été interpellé.

3 hommes placés en garde à vue

Après cette enchainement d’événements inquiétants, l’enquête confiée à la police judicaire a bien avancé. Selon nos informations, trois hommes ont été arrêtés et placés en garde à vue depuis dimanche soir. Ils sont suspectés de faire partie des 5 agresseurs. Deux autres sont donc encore recherchés. Mais aujourd’hui dans le quartier Saint-Jacques, cette nouvelle rixe fait écho au drame d’il y a deux semaines, et la crainte est encore bien présente du côté des habitants et notamment des commerçants.

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Quand des commerçants de la place Cassanyes viennent travailler, ils ont le cœur serré. Tout le monde a peur sur le quartier Saint-Jacques. On sort le matin mais on ne sait pas si on rentre à la maison le soir, et c’est dramatique. On est pris en otage, et personne ne vient à notre secours", alerte Aziz Sebhaoui, président de l’association des commerçants du quartier Saint-Jacques (une association créée justement après les émeutes de 2005, qui avaient coûté la vie à deux personnes).
 

Aziz Sebhaoui, président de l’association des commerçants du quartier Saint-Jacques


"Je ne comprends pas ce silence de l’Etat"

Cela fait déjà plusieurs semaines, voire plusieurs mois, que l’association tire la sonnette d’alarme. Les commerçants ont même envoyé un courrier aux services de l’Etat quinze jours avant la fusillade de Cassanyes, sentant les mauvais jours arriver. La guerre de gangs sur fond trafic de drogues sévit dans le quartier, si bien que le maire Louis Aliot en a lui aussi appelé à plusieurs reprises à l’action du gouvernement. Toutes ces sollicitations restent aujourd’hui sans réponse. "Je ne comprends pas ce silence de l’Etat. Ils sont au courant de tout. On sait qu’il y a un problème sur Saint-Jacques, mais on ferme les yeux. La priorité du ministre de l’Intérieur, c’est Paris, Marseille, et Lyon. On parle énormément de Marseille, mais on ne parle pas de Perpignan", s’inquiète Aziz Sebhaoui qui ne veut pas voir Saint-Jacques être apparenté aux quartiers nord marseillais.

Il faut selon ce commerçant un renfort policier conséquent dans le quartier, mais pas que. "Il y a plein d’organismes qui sont absents sur le quartier. Et quand on voit que l’Education Nationale est absente, les jeunes on les retrouve où ? On ne les retrouve pas à l’école, on les retrouve dans les points de deal." Il faut donc "prendre le problème à la base" pour ces jeunes, qui ont parfois entre 10 et 16 ans seulement, et qui se retrouvent au milieu de guerres de trafiquants, et qui sont  déjà "prêts à tout" pour reprendre leur territoire selon Aziz Sebhaoui.
 

Aziz Sebhaoui