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Pénurie de profs : les syndicats "très inquiets" pour la rentrée dans l’académie de Toulouse

Vos ados auront-ils tous leurs profs dans le secondaire ?

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29 août 2022 à 17h14 par Brice Vidal

 

A trois jours de la rentrée, les académies se mobilisent pour recruter des profs et parvenir tenir la promesse du ministre de l’Education : « un professeur devant chaque classe ». Pour cela des contractuels sont recrutés et tous les moyens sont bons : job dating et annonces sur Pole emploi.fr.

 

Il manquait 800 profs l’an dernier à la même époque et aujourd’hui ?

L’an dernier à la même époque, il manquait 800 professeurs sur l’académie de Toulouse, et encore 200 en décembre. La faute, nous dit-on, à un Rectorat mal organisé qui n’avait pas prononcé les affectations. Le recteur présentera les chiffres ce mardi, dans une académie où 8% des personnels enseignant sont des contractuels depuis plusieurs années. Ils assurent pour la plupart les cours des matières « en tension » à la place notamment des lauréats de concours : technologie, anglais, mathématiques ou les spécialités dans les lycées pro manquent de titulaires.

 

Des établissements du Lot, de l’Ariège ou du Tarn sans professeur jusqu’en janvier...  

« L’académie de Toulouse n’échappe pas à la pénurie de professeurs » et « on est très inquiet de cette rentrée » prédit Pierre Priouret secrétaire du SNES FSU. « L’an dernier, certains élèves n’ont pas eu de cours de technologie, en sciences ou en anglais par exemple jusqu’au mois de janvier » ; « il n’y avait personne » notamment « dans des départements comme l’Ariège, le Lot et le Tarn ». Le rectorat a auditionné près de 400 personnes via des job dating, « ils ont retenu une centaine de candidatures, c’est loin d’être suffisant pour couvrir l’ensemble des postes » annonce le représentant syndical.

 

Seulement deux jours de formation pour les futurs profs

Les contractuels bénéficient de deux jours de formation express et « on ne devient pas enseignant en deux jours » rappelle Pierre Priouret, qui craint ce glissement vers un système à deux vitesses. Par ailleurs, le problème réside aussi dans le turn-over des contractuels. Certains nouveaux enseignants débarquent dans l’Education par le biais de reconversions. Anciens ingénieurs, ou mères de famille, ils pensent avoir une vie professionnelle moins dense (vacances à rallonge, 18 heures de cours par semaine) mais déchantent rapidement face à la charge mentale : « ils vont être très vite en difficulté et on craint des démissions massives ».

Pour tenter de maintenir les contractuels en poste, leur traitement a été revalorisé de plus de 15%. Ils touchent aujourd’hui 80 à 80% du salaire des titulaires. « La question de la rémunération est centrale, mais il faut aussi diminuer la charge de travail et le nombre d'élèves par classe » souligne le syndicaliste.