Ce lundi matin, le pass sanitaire a été étendu aux bars, cafés et restaurants.

Les tables sont alignées et les chaises disposées. Quelques employés mettent en place les terrasses des cafés, place Saint-Georges  à Toulouse. L'air frais matinal accueille les premiers clients venus boire leur café quotidien. Seule différence ? Ils doivent présenter le pass sanitaire.

 

Ce dernier a été étendu aux bars, restaurants et cafés ce lundi matin. Une mesure « nécessaire si on veut que ce monde redémarre », exprime un client, assis devant son ordinateur portable et son café. À quelques mètres de lui, deux autres clientes commentent qu’elles sont d’accord. « Pour moi ça ne pose aucun problèle. Par contre je pense que c’est une vraie difficulté pour les restaurateurs » ajoute l’une d’elle.

 

Au comptoir du café, le serveur lance la machine à café. En général à 10 heures il a servi tous ses petits déjeuners. Ce lundi matin, il lui en reste. La difficulté qui s’ajoute à la perte de clientèle est le travail de contrôle. « Ça fait beaucoup de travail en plus. Il faut contrôler tous les clients, les servir juste après », explique Tristan. Selon lui ce n’est en revanche que temporaire. « Je pense que c’est juste le temps que les gens s’adaptent au pass sanitaire, après ça ira mieux et je pense qu’ils seront au rendez-vous. »

Une mesure qui met à mal certains clients

À quelques rues de là, deux parents et leur fille sont pris de court par la mesure. « On n’a pas fait de test, on comptait en faire un rapidement pour notre séjour à Toulouse. On espère juste trouver un café qui nous accepte en terrasse sans pass sanitaire ce matin. On ne demande même pas à rentrer, on souhaite juste boire un café » explique le père. 

 

Une contrainte qui révolte les clients d’un café, membres du personnel soignant, deux mètres plus loin. « On dirait qu’il nous faudrait un permis pour circuler à l’air libre. Je ne suis pas complètement vacciné, je n’ai qu’une dose. En venant ici, je me demande si je peux boire un café. Même des choses de la vie, du quotidien, on ne sait pas si on va pouvoir les faire », s’exprime l’un deux. Sa collègue ajoute qu’un pass sanitaire « pour boire un café à 1,50 € le matin, c’est ridicule. Ça octroie la liberté des gens puis on est à l’air libre, c’est contradictoire avec des mesures qu’ils ont mis en place avant ». 

 

Deux tasses de café et un jus d’orange sont déposés sur leur table. La serveuse, elle, est contre le pass sanitaire. « C’est compliqué, on a refusé un sur trois clients ce matin. La plupart ne sont pas encore au courant de la mesure. Le plus dur c’est vraiment la perte de clientèle. » Malgré tout, les habitués qui ont leur pass sanitaire font acte de présence. « Ce matin j’ai la moitié de la clientèle que j’ai d’habitude, ajoute tristant, serveur et responsable dans un café. Mais ceux qu’on a eu ce matin étaient souriants, il n’y a pas eu trop d’animosité avec ceux qu’on a dû refuser. On est quand même contents de comment ça se passe pour l’instant, en espérant que les gens continuent de venir. »