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Nouvelle prison à Muret : des zones d'ombre et un cours d'eau embarrassant

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Publié : 25 septembre 2019 à 10h40 par Brice Vidal

Le Canal de Peyramont serpente sur le site de la future prison.

 

La nouvelle prison de Muret pourra accueillir 600 détenus. La surpopulation carcérale atteint des sommets en Haute-Garonne, notamment à Seysses. La ministre de la Justice Nicole Belloubet a annoncé il y a un an 15.000 places dans son plan pénitentiaire, dont 7.000 doivent être livrées d'ici 2022. Pour Muret ce sera livraison fin 2024-début 2025.

 

L'établissement sera construit finalement au sud de la ville

 

A l'origine, il avait demandé d’installer la prison entre les établissements pénitentiaires de Muret et Seysses. En fait, le site sera érigé route de Labastidette. Première conséquence : il sera impossible de mutualiser les services tels que les ERIS (Les équipes régionales d'intervention et de sécurité). De plus selon nos informations, le projet est encore très flou ; alors même que les réunions de concertation ont commencé.

 

Du flou...

 

Force est de constater que la D.A.P. (Direction de l'administration pénitentiaire) ne sait pas grand-chose, si l'on en croit ce qui ressort des premières réunions.

Par exemple de quel type de prison s’agira-t-il : un centre de détention, une centrale, une maison d’arrêt ? L’administration pénitentiaire n’a pas su répondre clairement lors des premières concertations, utilisant du vocable générique d'"établissement pénitentiaire". On devrait en savoir plus fin 2020. Quelle population pénale en détention dans la nouvelle prison ? Là aussi, on ne sait pas si les détenus seront des "peines courtes" ou longues, des femmes, voire des mineurs. Alors que le département manque aussi de places pour ces deux derniers publics. Y aura-t-il un quartier spécifique pour détenus violents ? L’administration centrale n’a pas pu répondre à la question posée par la Direction de la prison de Seysses lors d'une rencontre la semaine dernière.

 

... et des flots


Visuellement à la D.A.P. personne ne sait réellement à quoi va ressembler la future prison. Des plans d'établissements neufs ont été présentés, mais rien sur le projet muretain à proprement parler. Y aura-t-il deux, trois ou quatre étages ? Aucune réponse claire.

Sans compter un dernier problème de taille : un cours d'eau, le Canal de Peyramont, coule à l'endroit où la nouvelle prison doit être construite. Faudra-t-il le dévier ? C'est probable. On imagine mal un ruisseau serpentant dans l'établissement. D'une part en raison des problèmes d'humidité que cela peut constituer. Sans parler des problèmes de sécurité...