"Notre fils nous manque terriblement" les parents de Brice Louge se confient avant l’hommage un an après sa mort

 

« Brice était notre rayon de soleil, notre enfant unique », Michel et Annie Louge ne souhaitent ce qui leur est arrivé « à aucun parent ». A quelques jours de la marche en hommage à Brice, organisée dimanche prochain à Labarthe Rivière, ses parents ont accepté de se confier. Dos voûté par la douleur mais d'une dignité exemplaire, Michel nous sert un café dans sa petite maison nichée sur les côteaux. Ni lui ni Annie, oeil inquiet ou meurtri, n'aura versé de larmes durant l'entretien. Sûrement d'avoir déjà trop coulées. 

 

Ils visitent la tombe de leur fils chaque jour  

Brice Louge est mort depuis un an. Cet ouvrier agricole d’une trentaine d’années a été surpris l’an dernier dans le lit de Nadine, la compagne de son patron, un exploitant agricole aisé de Labarthe Rivière. Cette nuit-là avec pertes et fracas, le fils de la quinquagénaire et son petit ami expulsent Brice de la propriété. Le mari est en déplacement. L’enfant du pays allait disparaître pendant 5 mois et demi. Avant que son corps ne soit retrouvé début août, dans sa voiture immergée dans le canal de Camon, à 200 mètres de la propriété où il était employé. Et amant.

Durant de longs mois ponctués de recherches des proches de Brice dans les forêts comme en montagne « on ne savait pas trop, on gardait ce petit espoir de le retrouver vivant, quand on l’a découvert, il a bien fallu se rendre à la réalité » raconte Michel la voix emplie d’émotion « c’est vraiment quelque chose de terrible ». Leur existence est devenue un véritable calvaire ; « la vie est cruelle, tous les jours on va lui rendre visite au cimetière pour lui parler, on ne vit plus, heureusement il y a la famille et les amis. On voit une psychologue et tous les soirs on prend un cachet pour dormir sinon c’est l’enfer… »

  

 

La justice penche pour la thèse de l'accident, Michel et Annie ont "encore des questions"

La rumeur accusait la famille d’exploitants d’avoir tué Brice. Pourtant, aujourd’hui, l’accident malheureux est la thèse privilégiée par la justice, aucun indice ne plaide en faveur d'un crime. Brice, affecté émotionnellement par la dispute, amoureux peut-être, aurait perdu le contrôle de son véhicule et aurait versé dans le canal. Mais pour Annie et Michel, il subsiste des zones d’ombres.

A l’instar de nombreux villageois, ils ne comprennent pas pourquoi la voiture n’a été découverte par les gendarmes qu’en août, alors que le cours d’eau avait été fouillé plusieurs semaines auparavant par des plongeurs spécialisés ; « on nous avait dit : il n’y a jamais eu aucune trace sur le canal, pourtant la juge d’instruction a relancé des fouilles avec un drone plus perfectionné, pourquoi ne l’a-t-on pas fait depuis le départ ? Ce canal fait 6 ou 7 mètres de profondeur, on aurait pu sonder avec une perche. On se demande : est-ce que la voiture y était ou pas ? La terre était mouillée à cette époque, pourquoi n’a-t-on pas vu de traces (de la sortie de route) ? » questionne le père éploré. « Le trouver si près du lieu où il a disparu, on se pose beaucoup de questions, on espère que les expertises nous permettront d’avoir des réponses logiques, on veut la vérité » tranche Annie, représentée avec son mari par Mes Joris Morer et Camille Lauga.

 

 

 

Des tee-shirts à l'effigie de Brice dimanche 

Dimanche, les parents de Brice attendent 200 à 300 personnes pour rendre hommage au trentenaire, très apprécié de ses amis chasseurs notamment ; « on a besoin d’être entouré » chuchote Annie « ça nous réconfortera un peu, même si ça sera très dur de se remémorer cette année terriblement difficile…». Chacun est invité à apporter une fleur blanche sur la place du village à 14h30. Des tee-shirts à l’effigie de celui que personne n’a oublié à Labarthe-Rivière seront portés. 

 

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