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Muret : un entrepreneur du BTP soupçonné d'avoir détourné presque un demi-million d'euros

La villa du patron indélicat vient d'être saisie, entre Muret et Toulouse.

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9 novembre 2021 à 16h38 par Brice Vidal

 

Le procureur général près la Cour d'appel de Toulouse avait demandé il y a quelques semaines de mettre les bouchées doubles sur les enquêtes liées à la délinquance financière. La gendarmerie de Haute-Garonne ne s'est pas fait prier. Un entrepreneur voyou vient d'en faire les frais à Muret. Sa maison vient d'être saisie par les autorités.

 

Une descente des gendarmes sur un chantier

Tout a commencé par les soupçons d'un liquidateur judiciaire. Les gendarmes de la brigade de recherches de la compagnie de Muret ont été alertés. Après un travail d'investigation, ils ont lancé un coup de filet sur un chantier muretain, mardi 12 octobre. Trois personnes, un chef d’entreprise du BTP et deux de ses collaborateurs avaient été arrêtés et placés en garde à vue, dans le cadre d’une enquête diligentée par le parquet de Toulouse.

Selon nos informations, les mis en cause âgés de 42 ans, 41 ans et 32 ans, sont liés à des banqueroutes organisées et une entreprise de travail dissimulé de grande ampleur. Le préjudice "se porte au moins à 400 000 euros, au détriment de divers organismes sociaux" nous confirme une source judiciaire. La société de BTP employait par ailleurs massivement des étrangers en situation irrégulière.

 

Il créait puis liquidait des sociétés, parfois fictives

Des documents administratifs et des disques durs d'ordinateurs ont été saisis suite à cette opération. Le principal suspect, menant grand train, créaient des entreprises "des coquilles vides parfois" nous glisse une source proche du dossier. Puis, il les liquidait aussitôt se servant de ses collaborateurs comme prête-nom tout en "récupérant des actifs de certaines sociétés". Les gendarmes ont pu établir l’ampleur de la fraude et les responsabilités exactes des protagonistes. Les mis en cause, poursuivis notamment pour abus de bien social, travail dissimulé et complicités risquent la prison, de lourdes amendes et des interdictions d'exercer. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire mi-octobre. 

 

Une villa saisie la semaine dernière

Le deuxième acte dans cette affaire d'escrocs en col blanc est intervenu vendredi. Une villa appartenant à l'entrepreneur voyou a été saisie par les autorités. Elle est estimée à 500 000 euros. Le troisième et dernier acte devrait être une comparution des mis en cause devant le tribunal correctionnel de Toulouse l'an prochain.