Montauban : meurtre entre cousins, sur fond de rivalité amoureuse

Le procès d'Émile Azaïs, dit "le lapin", s'est ouvert lundi dans une ambiance lourde, devant les assises du Tarn-et-Garonne, où il est accusé d'avoir abattu son cousin de dix balles, sur fond de rivalité amoureuse dans la communauté des gens du voyage.
La sécurité a été renforcée aux abords du palais de justice de Montauban pour ce procès de trois jours, d'autant plus sensible que toutes les parties appartiennent à la même fratrie de la communauté des gens du voyage. La partie civile n'a pas hésité à parler d'omerta, car de nombreux témoins cités ne se sont pas présentés devant la cour d'assises, y compris l'épouse de l'accusé, au centre de la brouille qui a tourné au drame entre les deux cousins germains. Émile Azaïs, 39 ans à l'époque des faits, est accusé d'avoir tué de dix balles son cousin Maurice Azaïs, 40 ans, en septembre 2013 à Malause.

 

Dans cette famille de gens du voyage sédentarisés, l'accusé, bien connu de la justice, trompait régulièrement son épouse, et celle-ci aurait voulu se venger en entretenant une relation avec Maurice Azaïs, selon l'accusation. L'épouse avait quitté le domicile familial pour vivre avec la victime, avant d'y revenir à la demande de ses enfants, tout en poursuivant une double relation. Le soir du drame, Maurice Azaïs s'est rendu chez l'accusé, pour voir sa maîtresse, mais le fils du couple a prévenu son père qui a saisi son arme, tirant six coups de revolver puis quatre de fusil, avant d'appeler lui-même les gendarmes. Bien connu des services de police et de justice, Émile Azaïs serait impliqué dans de nombreuses affaires de vols et recels, en particulier dans le gang des cambrioleurs de châteaux sévissant dans le Sud-Ouest à la fin des années 1990 et spécialisé dans le vol des objets précieux et d'art, selon la presse locale. L'accusé a reconnu les faits mais le jury devra déterminer s'il y a eu préméditation ou non. Le réquisitoire et le verdict sont attendus mercredi. 
 

Source : AFP.