L’homme est jugé en appel à Albi pour le meurtre de Patricia Bouchon. En première instance, il a été condamné à 20 ans de prison.

 

Les premiers mots de l’accusé ont été pour la fille de Patricia Bouchon, cette joggeuse dont le corps avait été retrouvé au début de l’année 2011 près du village de Bouloc, où elle résidait avec sa famille. 

Depuis le box des accusés, Laurent Dejean, chemise large et crâne rasé, s’est retrouvé face à Carlyne Bouchon, la fille de Patricia et a tenu à prendre la parole. « Ce n’est pas moi, je ne l’ai pas tuée, ce n’est pas mon ADN, ce n’est pas la couleur de ma voiture, je n’avais pas de mobile. » Face à de telles déclarations, Carlyne Bouchon est restée interloquée. Elle n’était pas habituée à ce que l’accusé prenne ainsi la parole. Lui qui, durant son premier procès devant les Assises de Haute-Garonne il y a deux ans, était resté mué. A l’issu de ce premier procès, Laurent Dejean avait été reconnu coupable et condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Sa défense avait fait appel. 

Lundi 28 juin, lors du premier jour de son procès en appel devant les Assises du Tarn, l’accusé a clamé son innocence. Allant parfois jusqu’à contredire ses anciennes déclarations. 

Lorsque le président de la cour d’Assises Noël Picco l’a interrogé sur la victime, Laurent Dejean a répondu qu’il ne l’avait jamais croisée avant cette affaire.

« Vous avez pourtant déclaré aux enquêteurs que vous l’aviez déjà aperçue faire son jogging », a lancé le magistrat.

« Ce n’est pas possible, je n’en ai pas le souvenir, il y a un quiproquo », a alors répondu l’accusé.

« Ce n’est pas le premier, et il risque d’y en avoir d’autres », a conclu le président de la cour.

Le procès doit se poursuivre ce mardi 29 juin, avec un témoignage attendu. Celui de l’homme qui aurait croisé la route du meurtrier de Patricia Bouchon, au matin du 14 février 2011. C'est lui qui a permis aux enquêteurs d'établir le portrait-robot. 

 

Thomas Naudi.