Mazamet. Sept voitures étaient parties en fumée, l'auteur présumé condamné par le tribunal de Castres.
Le 16 octobre 2022, sept voitures et la façade de l'Apollo étaient partis en fumée. Le Tribunal de Castres a condamné l'incendiaire présumé à 15 mois de prison, dont 8 mois avec sursis.
26 décembre 2022 à 18h30 par Axel Mahrouga
La mauvaise surprise avait suscité l'émoi à Mazamet (Tarn). Le 16 octobre 2022, les habitants du centre-ville ont découvert pas moins de sept véhicules incendiés dans plusieurs rues. La façade de l'Apollo ainsi qu'une poubelle à proximité avaient aussi été la cible des flammes.
Tout de suite après les faits, les forces de l'ordre ne croient pas à la coïncidence. Le parcours - de la rue Assemat à la rue Meyer, en passant par l'Apollo - la temporalité des faits et le modus operandi utilisé ne laissent guère de doute. Les policiers mazamétains se mettent à la recherche d'un ou plusieurs incendiaires.
Une affaire rapidement élucidée à l'aide des caméras de vidéo-protection de la ville. Sur les images capturés, un homme, au tee-shirt de marque, dont les agissements sont confirmés par une caméra embarquée dans le véhicule d'un particulier qui enregistre tout : le suspect, en train de briser une vitre avant d'y mettre le feu.
Un parcours fou que le prévenu, à la barre du Tribunal de Castres ce lundi 26 décembre 2022, a bien du mal à expliquer. « Je ne sais pas pourquoi j'en suis venu à faire ça, bredouille-t-il devant les juges. J'avais des problèmes familiaux ».
Une mémoire défaillante, et pour cause, l'homme de 23 ans affirmera avoir « un trou noir » concernant cette fin de soirée du 16 octobre. Avant de s'en prendre aux voitures mazamétaines, il avait passé la nuit en discothèque sur Castres, consommant « une bouteille de vodka à plusieurs ».
« Une personnalité complexe »
Devant la juridiction castraise, le prévenu reconnaît toutes les infractions. Une position qui n'était pas la sienne en garde à vue, puisqu'il niait à ce moment-là une partie des faits. « Je n'avais pas envie d'assumer, mais maintenant oui », répond l'ancien employé d'une usine à Mazamet, lorsque le procureur lui demande les raisons de ce revirement.
Déjà connu de la justice avec 8 mentions à son casier judiciaire, le parquet de Castres relève « la personnalité complexe » du prévenu. En outre, pour le procureur Chérif Chabbi, « c'est le procès d'un homme, mais aussi de l'interrogation, du non-sens ». Demandant à la juridiction de se prononcer « avec fermeté, mais humanité » à l'encontre du jeune homme de 23 ans, le parquet demande 15 mois de prison ferme.
Un quantum retenu par les juges mais assorti d'un sursis. Si le prévenu sera bien condamné à 15 mois de prison, 8 seront avec un sursis probatoire renforcé. Reparti en direction de Béziers où il est incarcéré, cette peine s'ajoute à une autre qu'il purge actuellement derrière les barreaux héraultais.