Les syndicats de police atterrés par les annonces de Christophe Castaner
9 juin 2020 à 22h34 par Brice Vidal
Le ministre ne s'est pas fait des amis dans les commissariats.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé lundi une "tolérance zéro" à l'égard du racisme parmi les forces de l'ordre, annonçant une suspension "systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré" en la
matière.
Pour David Leyraud, secrétaire adjoint du syndicat Alliance Police Nationale Occitanie, "on sort de tout état de droit et de toute présomption d'innocence pour les policiers, c'est inacceptable en l'état" explique celui pour qui "la police française ne peut pas être raciste, tout simplement parce que dans la deuxième partie des années 90, via les emplois jeunes, on a recruté la jeunesse des quartiers. Aujourd'hui la police c'est des hommes, des femmes, des hétérosexuels, des homosexuels, des gens issus de toute la diversité culturelle. La police est républicaine avant tout. "
La méthode d'interpellation policière controversée de la "prise par le cou, dite de l'étranglement sera abandonnée", a annoncé M. Castaner car elle "comportait des dangers".
Ces annonces ont également provoqué une levée de boucliers du syndicat Unité SGP Police Occitanie, dont le responsable régional, Didier Martinez est dépité d'"être désigné et stigmatisé ainsi, tant par l'aspect du racisme que du contrôle au faciès" ; dépité aussi de constater que le ministre veut supprimer "une prise qui a permis de maitriser des individus violents qui refusent l'interpellation [...] aujourd'hui les policiers se sentent lâchés."
10 000 policiers sont blessés chaque année dans l'exercice de leurs fonctions.