Les Galeries Lafayette de Toulouse occupées par des manifestants
Publié : 29 janvier 2020 à 22h51 par Brice Vidal
Opération de blocage de l'économie menée par 200 à 250 personnes issues de la mouvance Gilets jaunes.
200 à 250 personnes ont mené une action de blocage aux Galeries Lafayette de Toulouse ce mercredi après-midi.
Les activistes entendaient dénoncer la réforme des retraites en ce jour de manifestation. Le défilé officiel a réuni 3000 personnes dans la Ville rose selon la police, 35 000 selon la CGT.
L'Intersyndicale n'était pas à l'origine de cette opération coup de poing menée dans le grand magasin bien connu des Toulousains. Un groupe baptisé Assemblée générale interprofessionnelle de Toulouse menait cette occupation ; "des salariés et des collectifs qui demandent l'abandon définitif de la réforme des retraites " expliquait les mécontents. La plupart issus de la nébuleuse Gilets jaunes de Toulouse.
Ils demandent à discuter avec des responsables politiques
Sophie, un des porte-paroles de cette action lançait : "comme nous ne sommes pas entendus des politiques, on interpelle autrement les autorités par ce blocage économique". Les activistes demandaient la venue de la députée LREM Corinne Vignon "une des ambassadrices de cette réforme car on a des questions à lui poser". Les clients étaient progressivement exfiltrés du magasin, dans le calme, même si une forme de tension régnait à l'intérieur.
Les salariés pour la plupart en colère interpellaient parfois les manifestants et des discussions houleuses intervenaient sous l'oeil inquiet d'une direction mutique ; "vous soutenez le système et vos propres exploiteurs en agissant ainsi" martelait un activiste. "On peut plus accéder aux galeries" nous racontaient deux salariés "nous sommes énervés car ils nous empêchent de travailler et quand on ne travaille pas, on ne gagne pas d'argent" relevait une vendeuse d'une vingtaine d'années. Des serveurs du restaurant des Galeries Lafayette confirmaient la tension "on a dû évacuer les clients rapidement, tout débarrasser puis partir en dernier. Au 6e étage c'est resté calme, mais pas en bas."
Les forces de l'ordre ne délogent pas les manifestants
Vers 15 heures, la police se postait devant le magasin bloqué, puis desserrait progressivement l'étau tout en fermant les rues alentour. Les manifestants maintenaient le blocage, conscients des gardes à vue qui les attendaient. La police n'a pas tenté de rentrer en force pour déloger les activistes, qui avaient manifestement bien préparé leur coup. Les élus de la majorité - Jean-Luc Moudenc en tête - condamnaient "l'envahissement et l'occupation illégale des Galeries Lafayette par des manifestants ultras."
Envahir un espace commercial, évidemment non protégé, est une lâcheté inqualifiable. C'est un assassinat de plus dans une Ville commerçante, florissante et jusqu'à aujourd'hui toujours tolérante.Lorsque nos valeurs ne sont plus défendues, c'est la barbarie qui progresse.
— JJBOLZAN (@JJBolzan) January 29, 2020