Le tueur de la gare de Perpignan à nouveau jugé cette semaine
Il s'agit du procès en appel de Jacques Rançon, condamné en 2021 à 30 ans de prison pour le viol et le meurtre en 1986 d'Isabelle Mesnage. La réclusion à perpétuité a également été prononcée contre lui en 2018 pour les viols et meurtres de deux femmes à Perpignan en 1997 et 1998.
20 juin 2022 à 10h14 par John Bourgeois
Voilà un homme qui fait couler beaucoup d'encre depuis plusieurs années en France, et notamment dans les Pyrénées-Orientales.Jacques Rançon, surnommé "le tueur de la gare de Perpignan", est jugé en appel de ce lundi 20 au vendredi 24 juin prochain à la cours d'assises de l'Aisne. Il est rejugé pour des faits pour lesquels il avait déjà condamné en 2021 à 30 ans de réclusion criminelle.
Un non lieu, puis un procès relancé...
L'ancien cariste-magasinier de 62 ans comparait cette semaine pour le viol et le meurtre pour le viol et le meurtre en 1986 d'Isabelle Mesnage, une jeune femme de 20 ans à l'époque. Partie randonner, elle avait été retrouvée morte le 3 juillet 1986, à la lisière d'un bois, à une douzaine de kilomètres d'Amiens.
L'enquête avait piétiné avant d'aboutir à un non-lieu en 1992. Elle avait été relancée en 2017 quand une avocate, Corinne Herrmann, spécialiste des affaires non élucidées, avait fait le lien entre Jacques Rançon, alors mis en cause pour des meurtres à Perpignan après l'identification de son ADN, et la mort d'Isabelle Mesnage. Elle avait demandé la réouverture des investigations, pointant également les décès de deux femmes dans l'Aisne restés non élucidés, et obtenu gain de cause. Une nouvelle autopsie avait confirmé de fortes similitudes avec le mode opératoire de Jacques Rançon.
Jacques Rançon clame toujorus son innocence
"On espère que sa culpabilité sera retenue, elle l'a été par une première cour d'assises, donc on ne doute pas qu'elle le sera par celle-là", a affirmé à l'AFP un avocat des parties civiles, Me Didier Seban. Mais l'enjeu est aussi "son parcours criminel, on demandera que le pôle "cold cases" à Paris puisse se saisir de son parcours pour essayer de remonter d'autres affaires", a-t-il ajouté.
La défense veut, elle, "obtenir l'acquittement", a précisé à l'AFP Me Xavier Capelet en amont du procès. Quand Jacques Rançon est innocent, "il le dit, quand il est coupable, il le dit aussi, donc je n'ai pas de raison de ne pas le croire, je considère que dans le dossier il n'y a pas d'éléments qui permettent d'être très affirmatif", a-t-il ajouté.
L'accusé avait avoué, à sa septième audition de garde à vue puis devant le juge d'instruction, avoir violé et tué Isabelle Mesnage, expliquant avoir mutilé le corps pour qu'aucune trace de lui ne soit retrouvée. Il s'était ensuite rétracté dans un courrier, disant avoir subi des pressions des enquêteurs. Lors de son procès à Amiens en 2021, il a nié avec constance avoir commis ce crime. On le rappelle, le tueur de la gare de Perpignan a été condamné en 2018 à la réclusion à perpétuité pour les viols et meurtres de deux femmes dans la cité nord-catalane en 1997 et 1998.
J.B. avec AFP