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"Le tueur de la gare de Perpignan", le livre qui retrace l'enquête autour de Jacques Rançon

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3 juin 2021 à 17h36 par John Bourgeois

Etienne Nicolau, avocat des familles des victimes, et Vincent Delbreilh, enquêteur de la police judiciaire, ont co-écrit l’ouvrage qui sort en librairie cette semaine.


C’est l’une des affaires criminelles qui a le plus marqué le département des Pyrénées-Orientales : "le tueur de la gare de Perpignan".  C’est aussi le nom du livre qui sort ce jeudi 3 juin en librairie. Il retrace le récit de l’enquête autour du tueur en série Jacques Rançon, condamné en 2018 à perpétuité pour les viols et meurtres de deux jeunes femmes à Perpignan à la fin des années 1990.

Ce livre prend aujourd’hui un sens particulier, au moment où Jacques Rançon doit comparaître du 8 au 11 juin prochain à la cour d’assises de la Somme, pour le viol et le meurtre, accompagnés d’actes de torture et de barbarie, d’une jeune femme de 20 ans, Isabelle Mesnage, en 1986.


Au cœur de l’enquête

Découvrir le récit de l’affaire Jacques Rançon et les coulisses de ses investigations, c’est bien l’objectif des deux auteurs. Au cœur du dossier pendant plusieurs années, Vincent Delbreilh est l’enquêteur de l’antenne perpignanaise du SRPJ de Montpellier qui a identifié le tueur en série. Il a co-écrit ce livre avec Etienne Nicolau, l’avocat des familles des victimes, à savoir notamment Moktaria Chaïb et Marie-Hélène Gonzalez.

Les deux hommes passent alors par les différentes pistes, avant d’arriver aux éléments qui ont permis d’identifier Jacques Rançon. C'est le cas de cette trace d’ADN sur les chaussures de sa première victime : Moktharia Chaïb. "Ensuite, on explique dans le détail la garde à vue, comment on est arrivé aux aveux de Jacques Rançon pour le meurtre de Moktaria Chaïb, puis pour ce qui concerne le meurtre de Marie-Hélène Gonzalez", explique Etienne Nicolau. S’en suit alors l’instruction du dossier, avant de conclure par les énigmes qui persistent dans cette affaire et "la possibilité pour Rançon d’avoir commis d’autres crimes".

 

Me Etienne Nicolau, l’avocat des familles des victimes

 
Des énigmes restent encore à élucider

L’affaire Rançon n’est pas terminée. La preuve en est, "le tueur de la gare de Perpignan" a été renvoyé devant les assises de la Somme la semaine prochaine, lui qui est accusé du viol et meurtre en1986 de la jeune Isabelle Mesnage. Cependant, ce n’est pas aujourd’hui le seul mystère. Une autre disparue de la gare perpignanaise pourrait avoir un lien avec Jacques Rançon.

"Cest Tatiana Andujar qui, aujourd’hui, reste encore une énigme. On sait que Jacques Rançon n’a pas pu participer à sa disparition puisqu'à cette époque-là, il était incarcéré", assure l’avocat des familles des victimes.  Les recherches se poursuivent toujours, dans le cadre d’une instruction qui est toujours en cours.  

 

Me Etienne Nicolau


"Un pervers sadique"

Si le livre de Vincent Delbreilh et Etienne Nicolau retrace le récit des investigations, il répond aussi à cette question : qui est vraiment Jacques Rançon ? Il ne s’agit pas simplement d’un tueur en série selon Etienne Nicolau. "C’est surtout aussi un pervers, un pervers sadique. Chaque fois qu’il a tué, il a mutilé ses victimes et il a donné des explications à ces mutilations dont on sait aujourd’hui qu’elles étaient fausses."

Après ses aveux, Jacques Rançon expliquait mutiler ses victimes pour qu’on ne retrouve pas ses traces ADN. Un raisonnement qu’il évoquait avec le cas Moktaria Chaïb. "C’est totalement faux, puisqu’il avait déjà mutilé de la même façon une autre personne, à l’époque où les recherches ADN n’existaient pas. Donc c’est un menteur, ces mutilations étaient simplement l’expression de son sadisme", ajoute Me Nicoleau

Les coulisses de l’enquête, le profil de Jacques Rançon… ce livre en dit long sur une affaire qui fait toujours couler beaucoup d’encres. Pour l’avocat des familles des victimes, c’est aussi une sorte "d’hommage qui leur est rendu". Les proches de Moktaria Chaïb, comme de Marie-Hélène Gonzalez, sont encore "dans une douleur extrême", nous confie-t-il.