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Le récit d’une Toulousaine bloquée à Kiev avec sa fille de 7 ans

Exténuée et angoissée, Kseniia résiste sous les bombes russes.

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27 février 2022 à 18h07 par Brice Vidal

 

Elle a accepté de nous parler immédiatement, car nous a-t-elle dit « on ne sait pas ce qui va m'arriver dans 10 minutes ». Kseniia est sous les bombes avec sa fille de 7 ans et son mari. Cette Toulousaine est bloquée dans son pays d’origine, l’Ukraine, en proie aux bombardements russes.

La photographe indépendante est installée dans un des nombreux quartiers dortoirs de Kiev, dormant très peu depuis trois nuits. Elle est sans cesse réveillée par les explosions « ma fille était tellement sous le choc qu’elle n’a pas arrêté de vomir pendant plusieurs heures ». La quadragénaire vit entre l’appartement de sa mère et « le sous-sol de l’immeuble d’à-côté ». Un bunker de fortune où s’abriter quand les sirènes ou les cloches des églises sonnent car « les cloches sont devenues un signal de détresse pour les Ukrainiens : on les entend de très loin ».

 

« Jamais eu aussi peur de ma vie »

 

Elle nous a fait part de la sidération générale dans la capitale pendant les premières 24 heures de l'offensive russe : « ces tirs, on n’en croyait pas nos yeux ».

La Toulousaine loue le courage des troupes ukrainiennes « je me sens protégée par mes compatriotes » même si, ajoute-t-elle en larmes, « je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie, pour moi et pour mon enfant » car « il n’y a pas de malheur plus grand qu’une invasion dans un pays pacifique comme nous, mais gênant pour notre voisin » explique-t-elle s’excusant d’être confuse en raison de « la fatigue ».

 

« Certaines villes ont été balayées » mais la Toulousaine refuse pour le moment de partir

 

Les bombardements russes sont-ils toujours ciblés à ce stade ? Selon la mère de famille, Moscou ne déverse pas encore des tapis de bombes sur la ville mais « les tirs visent maintenant des crèches et des hôpitaux », « alors pourquoi la Russie parle-t-elle de démilitarisation ? » 

« Certaines villes ont été balayées » mais la Franco-ukrainienne refuse de fuir pour le moment. Elle salue le travail de l’ambassade de France « on les a deux fois par jour au téléphone et on leur a donné l’adresse du bunker dans lequel on se cache. » Pas question pour la Toulousaine de quitter le territoire par voie terrestre car « les occupants tirent sur tout ce qui bouge ». Et « il faut entre 24 et 60 heures d’attente pour franchir la frontière » à l’ouest du pays, alors Kseniia qui a « de l’eau, de l’électricité, de quoi nourrir mon enfant et me cacher » ne partira pas sans protection sûre à 100% et par avion.

« On vit quelque chose d’horrible, comme toute l’Ukraine » s’émeut-elle alors qu’un coup de feu vient de retentir à proximité d’elle. « Slava Ukrainia et vive nos forces armées qui nous protègent » conclue la mère de famille.