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Le plan de soutien à l'aéronautique peut-il sauver les sous-traitants du bassin toulousain ?

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Publié : 8 juin 2020 à 15h31 par Brice Vidal

Il doit être dévoilé ce mardi par le gouvernement.

 

Le plan de soutien à l’aéronautique se chiffrerait au moins à 10 milliards d’euros croit savoir Les Echos. Une annonce qui va être observée de près autour de Toulouse, alors que le secteur équivaut à 80 000 emplois. Un soutien pour Airbus équivaudra en effet à une bouffée d’air frais pour l'avionneur, mais aussi ses sous-traitants, parmi lesquels Derichebourg. Le groupe compte 1580 emplois à Toulouse, Bordeaux ou St Nazaire et Marignane. 750 ont d'ailleurs repris le chemin des ateliers.

 

Un APC scélérat selon les syndicats

Sommé par le gouvernement d’attendre que son plan soit annoncé, le groupe a pourtant tenté d’imposer un accord de performance collective aux syndicats (APC) : il implique des suppressions de primes, d'indemnités, et la disparition du treizième mois pour certains salariés. Phillipe Faucard, délégué syndical Unsa Aviation chez Derichebourg Atis Aéronautic, estime que l’entreprise a pris prétexte de la crise sanitaire pour s’attaquer aux acquis des salariés ; "pour nous c'est une excuse, ça fait des années que notre direction nous attaque sur ces indemnités : repas, transports etc".

 

 

Derichebourg a enregistré 20 millions d’euros de dividendes en 3 ans selon l’Unsa. Les salariés - mécaniciens, ajusteurs, électriciens, logisticiens - ont récupéré 300 000 euros sous forme d’intéressement.

 

Un plan très attendu, pas seulement chez Airbus

Aujourd'hui tous attendent avec une certaine anxiété le plan aéronautique qui sera dégainé ce mardi ; "on espère d'abord que ça supprime pour nous ce prévisionnel d'APC, et puis on attend une relance du chômage partiel payé à 100% pour 2021. C'est le moment pour l'Etat d'annoncer ces mesures car des plans sociaux se préparent" s'alarme Philippe Faucard.

Pour appuyer son propos, le syndicaliste se veut beaucoup moins alarmiste qu'Airbus concernant la reprise "en 2021 l'activité va reprendre et non en 2023 comme l'affirme Airbus" conscient que si Derichebourg impose son APC "les salariés partiront, et cette fuite des cerveaux rimera avec perte des compétences pour le sous-traitant..."