Le groupe "Grandir" a-t-il tenté d'intimider des parents de la crèche de Labège ?
La polémique grandit après le "renvoi" de certains enfants pour laisser la place aux enfants de salariés d'Airbus.
Publié : 11 octobre 2018 à 12h04 par
Il y a de quoi tomber de sa chaise haute.
Des bébés ont été "renvoyés" de la crèche Les Petits chaperons rouges, à Labège, près de Toulouse afin de laisser la place à des enfants de salariés d'Airbus.
Sebastien Assié, le papa d'un petit enfant de 2 ans, explique que la direction de la crèche leur a indiqué que le contrat ne serait pas renouvelé en décembre prochain.
Il dit n'avoir rien contre Airbus mais demande une gestion plus humaine de la part de "Grandir", la structure gestionnaire. Du côté de celle-ci, on affirme que tout est légal en termes contractuels.
"Priorité aux entreprises", indique Karine Bertrand, directrice générale déléguée qui ajoute "avoir seulement rendu un service à l’époque".
Pourtant, selon Sébastien Assié, le discours de la crèche était tout autre au départ. "Lorsqu'ils manquaient d'enfants, on nous avait bien dit qu'il n'y avait pas de problème,que notre enfant irait jusqu'à la maternelle", assure-t-il.
D'autres enfants concernés
Le 15 octobre, une réunion est organisée par l'établissement et S. Assié veut manifester et informer les autres parents, car pour l'instant, cinq enfants sont concernés mais d'autres pourraient l'être à l'avenir. "J'ai la sensation que la crèche fait des évictions par groupe de 5 pour éviter des actions des parents", soupçonne le père de famille.
Des intimidations ?
Par ailleurs, il assure avoir reçu un appel de la direction ce mercredi 10 octobre. "Ma femme et moi avons été contactés sur nos téléphones personnels par la direction parisienne de Grandir, explique -t-il. Le groupe nous parle d'une possible action en justice pour diffamation et nous a menacé de sortir notre enfant de la crèche le lendemain de la réunion du 15 octobre si nous nous faisions entendre."
Si Karine Bertrand reconnaît avoir eu la maman au téléphone, elle nie toute pression. "J'ai proposé une place à la crèche Toulouse-Minimes de notre groupe [ qui est tout de même à une 20aine de km de Labège, ndlr], qui ouvre au mois de novembre, mais on m'a répondu que c'était celle de Labège et rien d'autre."
Elle ajoute que selon elle, "la polémique n'a pas de sens" et que cette famille a eu "beaucoup de chance de bénéficier d'une place dans cette crèche privée, financée par Airbus qui est un client historique des Petits chaperons rouges. Ils paient 250 euros par mois et moyennant un préavis de deux mois on peut mettre fin au contrat, les règles ont toujours été claires. "
(Photo : illustration Fotolia)