Le déménagement des Déferlantes de Céret à Perpignan vire à la polémique politique
Samedi, le groupe Indochine a menacé de ne pas venir au festival s'il se tenait dans la ville du maire du Rassemblement National, Louis Aliot. De son côté, la Région Occitanie pourrait baisser sa subvention accordée à l'événement du pays catalan.
Publié : 9 janvier 2023 à 14h43 par John Bourgeois
C'est l'actualité de ce début d'année 2023 dans les Pyrénées-Orientales. La direction du festival Les Déferlantes Sud-de-France a annoncé le vendredi 6 janvier dernier sa délocalisation surprise au parking du parc des expositions de Perpignan du 6 au 9 juillet 2023, quittant l'historique château d'Aubiry à Céret. Une décision qui provoque depuis ce week-end un déferlement de réactions et de querelles politiques.
Indochine menace d'abord de ne pas venir
"Vous avez été nombreux à nous faire part de certaines difficultés rencontrées durant cette dernière édition, en particulier les déplacements vers et depuis Céret (...) C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de déplacer Les Déferlantes vers un lieu plus adapté à votre confort et aux ambitions du festival.” Voilà ce que l'on pouvait lire ce vendredi sur le communqiué de l'équipe du festival. Une annonce "choc" qui n’est pas du goût de tout le monde, puisque dans la foulée, c'est le groupe français Indochine qui est monté au créneau.
Le groupe mené par Nicola Sirkis a menacé de ne pas se produire dans la ville gérée par le maire RN Louis Alliot. “Nous demandons expressément à la direction des Déferlantes de déplacer ce festival dans un autre lieu, faute de quoi, nous annulerons notre venue", a annoncé Indochine sur ses réseaux sociaux ce samedi 7 janvier, avant avoir pourtant relancé la promotion du festival ce lundi. Un choix politique qu'a très vite déploré les organisateurs des Déferlantes. "L’équipe du festival constate avec tristesse et stupeur que les choix pragmatiques qui ont été faits récemment de changer de lieu afin d'améliorer l'accueil du public et de garantir sa sécurité ont suscité polémiques diverses et réactions violentes".
L'événement est bel et bien maintenu à Perpignan, et ses contours, eux, seront présentés lors d'une conférence de presse le 16 janvier prochain. Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a quant à lui réagi ce lundi 9 janvier au micro de BFMTV : "C'est profondément sectaire et irrespectueux pour les milliers de leurs fans qui probablement sont des électeurs aussi du Rassemblement national. Quand on est artiste, on ne fait pas de la politique, on ne trie pas les gens qui viennent à ces concerts en fonction de leur opinion politique".
La Région pourrait désormais baisser sa subvention accordée aux Déferlantes
Depuis l'annonce surprise du 6 janvier, les rebondissements s'enchaînent. D'abord, collectivités céretanes et organisateurs du festival se sont répondus tour à tour quant au départ des Déferlantes du château d'Aubiry à Céret. Michel Coste, le maire céretan, avait ciblé lors de ses voeux "le non respect d'un cahier des charges" de la part de l'équipe de la Frontera Production (producteurs des Déferlantes). Sauf que les organisateurs ont de nouveau répondu par communiqué. Pour l'équipe du festival "rien n’a été fait" par la mairie de Céret et la communauté de communes du Vallespir "pour améliorer les conditions d’accueil et de sécurité du public."
"Les subventions n’ont pas été versées dans les temps ; les factures qui devaient être prises en charge ne l’ont pas été ; la communication n’a pas été réalisée, nos demandes de rdv et réunions successifs depuis septembre sont restées sans réponse", ajoute le communiqué. Une réponse tranchante à l'élu de gauche qui lui trouve tout de même quelques soutiens.
En plus de la pétition en ligne lancée par des habitants, les représentants des instances départementales et régionales déplorent de leur côté avoir été mis "sur le fait accompli" de cette décision. Une réunion doit d'ailleurs se tenir entre conseil départemental et régional pour statuer une réponse commune. "Il y aura une baisse de la subvention" est-il notamment déclaré du côté de la Région Occitanie sur les colonnes de L'Indépendant ce lundi. Joint par notre rédaction, le service communication de la Région n'est pas en mesure de nous confirmer cette information "pour l'instant".