Le click & collect, "du sparadrap sur nos plaies" regrette ce traiteur perpignanais
12 novembre 2020 à 16h29 par John Bourgeois
Les fêtes de fin d’année approchent, et la possibilité d’un Noël confiné inquiète de nombreux secteurs d’activités. C’est le cas des traiteurs, frappés par la crise depuis plusieurs mois.
Déjà fortement impactés par les grandes restrictions de printemps, c’est à peine relevés que les traiteurs français doivent faire face à un nouveau confinement. Après les inquiétudes de l'été, voilà celles de l'hiver, avec comme ligne de mire, les fêtes de d'année.
"On ne peut pas cicatriser comme ça"
Privés de leurs recettes liées à l’événementiel, il faut désormais compter sur le système de click & collect pour pouvoir survivre. Système adopté par Thierry Astruc, restaurateur et traiteur au sud de Perpignan. Problème, il s’agit là d’une pratique qui a ses limites. "C’est une solution temporaire qui ne fait que mettre du sparadrap et du Mercurochrome sur nos grosses plaies. On ne peut pas cicatriser comme ça, c’est une goutte d’eau."
Le click & collect permet tout de même à Thierry Astruc de sauver les meubles, lui qui cumule deux activités en crise, traiteur et restauration. "Cela permet de garder le lien avec notre clientèle. Nous préparons aussi Noël, qui d’habitude est une bonne période pour de l’emporter. Donc on fait de la visibilité sur nos sites, de la proposition de menus festifs", nous explique le professionnel, qui constate une perte de la moitié de son chiffre d’affaires depuis mars dernier.
"Se réveiller et se dire qu’on a vécu un cauchemar"
Il ne reste désormais que quelques petites semaines avant les fêtes de fin d’année, période cruciale pour la profession. Thierry Astruc lui "y croit toujours". "Une lueur d’espoir, on en a toujours, puisque sinon, il y a longtemps qu’on aurait plié bagages. Les gens ont quand même pris de plus en plus l’habitude de la vente à emporter." Mais là encore, il faudra faire cette année sans les grandes festivités, source de nombreux clients pour les traiteurs.
Comme beaucoup, Thierry Astruc attend donc d’en savoir plus sur l’avenir. Selon lui, un Noël confiné ou même pire, un 3ème confinement, serait synonyme de "mort de son métier". "On a envie de se réveiller et de se dire qu’on a vécu un cauchemar, et qu'on puisse du jour au lendemain reprendre nos activités, pour nos entreprises et pour nos salariés", conclut-il.
Crédit Photo : Thierry Astruc.