La nouvelle formule du Lévothyrox bientôt expertisée à Toulouse ?
INFO 100% - Le tribunal de Lyon a débouté 4 115 plaignants qui attaquaient Merck pour défaut d’information, mais la bataille est loin d'être terminée. Explications.
6 mars 2019 à 12h05
La colère se mêlait à la tristesse ce mardi à Lyon.
4115 malades de la thyroïde ont été débouté par le Tribunal d'instance de Lyon. Ils estimaient qu'il y avait eu "un défaut d'information" de la part de Merck concernant la mise sur le marché de la nouvelle formule du Lévothyrox, en mars 2017, qui a entraîné de nombreux effets secondaires.
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Pas de défaut d'information
Le juge lyonnais a lui estimé que le laboratoire pharmaceutique avait agit dans les règles.
L'avocat toulousain des plaignants, Me Leguevaques, pourrait faire appel.
Les malades entendus par des experts à Toulouse
Mais dans l’affaire du Levothyrox, d’autres procédures sont en cours.
Ainsi, en novembre dernier, plus de 40 plaignants haut-garonnais ont obtenu du pôle civil du Tribunal de Grande instance de Toulouse l'obtention de l'ancienne formule du médicament.
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Le tribunal a aussi nommé trois experts, qui, selon nos informations, ont déjà entendu deux patients, dont Sylvie Chéreau, la présidente du collectif des victimes du Levothyrox 31.
"Il y avait les experts mais aussi des personnes de Merck qui n'ont rien dit, raconte-t-elle. Ca a duré trois heures, c'était très éprouvant mais cela fait du bien d'être entendue."
Le médicament bientôt expertisé ?
Par ailleurs, l'avocat de cette quarantaine de malades, Me Jacques Lévy, a écrit ce lundi 4 mars aux trois experts.
"Vu la décision du tribunal, ils ont dans leur mission d'essayer de comprendre pourquoi le médicament a rendu les plaignants malades et donc d'analyser le médicament. C'est ce que je leur ai rappelé, explique l'avocat toulousain. Ils peuvent pour cela se faire ajoindre un sapiteur afin d'établir une expertise chimique de cette nouvelle formule du médicament.".
L'avocat ne demande pas une analyse globale du Lévothyrox , "mais une analyse des lots qui ont été distribués au moment où les gens ont été malades. Et si on me dit non, alors je serais obligé de faire un scandale ! Il n'est pas acceptable que l'on analyse pas en détail ce médicament, et on ne peut pas se satisfaire des analyses faites par Merck."
Il espère que les recherches de Jean-Christophe Garrigues pourront être réétudiées. Ce chercheur à l'université Paul Sabatier de Toulouse et au CNRS a publié une étude en octobre dernier, dévoilée par Médiacités, où il révélait avoir trouvé des éléments chimiques impurs, qui pourraient être à l'origine des effets indésirables ressentis par les patients. Mais le CNRS s'est désolidarisée de cette étude, indiquant n'avoir pas été mis au courant, précisant qu'aucune convention sur le sujet n'avait été signée avec le chercheur, dont l'étude a par ailleurs été financée par l’association française des malades de la Thyroïde (AFMT).
"Les questions qu'ils posent et sa méthode sont pertinentes", argue pourtant Me Jacques Lévy.
Procédure au pénal à Marseille
En outre, une procédure pénale est en cours en Marseille. Le parquet marseillais a ouvert une information judiciaire pour tromperie aggravée, blessure involontaire et mise en danger d'autrui en mars 2018, élargie en février 2019 au motif d'homicide involontaire après le décès d'une femme. Près de 7 000 plaintes ont été déposées. L'enquête doit durer plusieurs années.
Ecoutez Me Jacques Lévy, avec Clémence Fulleda pour 100% :