La Haute-Garonne va expérimenter le revenu de base sans l’accord du gouvernement
En 2022, le département va proposer à 1000 jeunes de 18 à 24 ans jusqu’à 500 euros par mois.
28 septembre 2021 à 12h22 par Brice Vidal
Georges Méric effectuait sa rentrée politique ce mardi 28 septembre 2021.
Le président socialiste du Conseil Départemental de Haute-Garonne s’est d’abord félicité « des résultats électoraux de juin dernier », « nous avons tenus nos engagements » avec « 450 dialogues citoyens » a-t-il rappelé. Sa majorité a aussi « sauvé le Conseil Départemental face aux attaques de Toulouse Métropole » a taclé Georges Méric. Le projet de métropolisation, abandonné depuis, prévoyait de transférer des compétences du département, vers la Métropole. Le président du département a aussi dans son propos liminaire souligné les aides et « le bouclier social du département » qui ont permis de « faire face à la crise pandémique ».
Le projet est pensé depuis juillet, pour lutter contre « l’exclusion de la société néolibérale mondialisée », « le fondamentalisme religieux et le complotisme » qui « engendrent la peur, la montée des extrêmes ». Président et vice-présidents du Conseil départemental ont donc déroulé leurs quatre grands engagements pour la mandature : « justice sociale, solidarité des territoires, émancipation et éco-responsabilité ».
Au forceps le département va tenter le revenu de base « pour faire face aux dépenses du quotidien ».
Promesse tenue. Georges Méric avait promis d’expérimenter le revenu de base, avec ou sans l’aval du gouvernement. Il militait depuis 4 ans avec 18 autres conseils départementaux pour l’instauration de ce revenu de base. Le projet a été refusé par l'Assemblée nationale le 31 janvier 2019. Le département va finalement bien proposer à 1000 jeunes de 18 à 24 ans, représentatifs (actifs, étudiants ou demandeurs d’emploi) 500 euros maximum par mois « pour faire face aux dépenses du quotidien ». Une expérimentation réalisée « sur fond propre » qui va durer 18 mois. Le vote de cette mesure est prévu en décembre pour une instauration en mars prochain.
Le revenu de base sera mis en œuvre « en lien avec l'Université Toulouse Jean-Jaurès et l’Institut des politiques publiques » et « sera évalué » au bout de 18 mois a expliqué Arnaud Simon, vice-président chargé de l'Action Sociale. « C’est une volonté d’intégration républicaine » de « cette jeunesse sacrifiée » précisait Georges Méric qui a vu à Toulouse au plus fort de la crise « des étudiants ne pas pouvoir manger ». Le département pense à une contrepartie « d’engagement citoyen », « comme par exemple une demi-journée par semaine dans une association ». Les réflexions aboutiront en décembre. La Haute-Garonne compte environ 150 000 jeunes âgés de 18 à 24 ans, dont 44 000 boursiers et 18 000 sans emplois.
G. Méric grince des dents sur financement de la LGV
Le président du Conseil départemental a rappelé que sa collectivité était « favorable » à l’arrivée du TGV à Toulouse. Mais Georges Méric digère mal de ne pas avoir été associé aux discussions relatives au financement des collectivités. L’exécutif ressort du chapeau la LGV Bordeaux-Toulouse « à 7 mois des élections » alors qu’il « l’avait enterré » mais il impose « des conditions drastiques ». Les collectivités vont devoir payer 40 % de la facture. Et les concertations « entre la Région et Toulouse Métropole nous place comme deuxième financeur » : 41% pour la Région, 25% pour le département de Haute-Garonne et 20 % pour la Métropole. « C’est surprenant » grince le socialiste qui aurait eu l'information 4 jours auparavant. « TM aura pourtant des recettes complémentaires » gronde-t-il.
Georges Méric a comme le sentiment de payer l’addition sans avoir partager le repas et « si on refuse : la LGV ne vient pas » tacle-t-il. Du coup le Conseil départemental enverra « une lettre d’intention » en octobre avec « un avis favorable » mais plusieurs questions non réglées selon G. Méric et également un investissement plafond pour solde de tout compte « on y va, mais en one shot » puis « j’attendrai des réponses de Mr le Préfet » ironise-t-il. Etienne Guyot est en effet préfet coordinateur sur le dossier LGV.
Le département épinglé par l’agence anti-corruption : il va réorganiser
L’AFA, agence anti-corruption a épinglé le Conseil départemental et a formulé 26 recommandations. Le nombre de collaborateurs de cabinet notamment pose problème. Georges Méric entend « harmoniser d’ici la fin de l’année » mais se défend de tout emploi de complaisance agents « les gens qui m’entourent servent à quelque chose ».
Pour le président « l’AFA est un partenaire qui permet d’améliorer notre fonctionnement ». Il rappelle qu’il n’a « pas plus de 10 personnes » dans son cabinet et précise que « par tradition les vice-présidents en Haute-Garonne ont des assistants et secrétariats » qui ont été « qualifiés d’emplois politiques par l’AFA ». Pour être dans les clous, Georges Méric promet de réorganiser « tout le premier étage » du Conseil départemental.