La gauche toulousaine unie derrière Archipel Citoyen : « un jour historique »
Publié : 3 juin 2020 à 0h42 par Brice Vidal
Ils ont donc réussi à s’entendre. Antoine Maurice, tête de liste d’Archipel Citoyen, a présenté ce mardi 17h30 l’accord passé avec certains des ex colistiers de Nadia Pellefigue. La gauche - réunissant entre autres Insoumis, EELV, Générations, PS, PC et PRG - sera donc unie lors du second tour des municipales à Toulouse. Mais sans Nadia Pellefigue, qui quelques instants après l’annonce de fusion, réglait quelques comptes et contentieux.
Toute la gauche toulousaine, sauf Nadia Pellefigue
Sur la photo souvenir ce mardi au côté d’Antoine Maurice : Claude Raynal, le communiste Pierre Lacaze, Hélène Magdo de LFI ou Isabelle Hardy du mouvement Générations. La tête de liste d’Archipel allait jusqu’à qualifier de « moment historique » cette union, « Toulouse n’ayant jamais connu un rassemblement aussi large à gauche. »
Justice sociale et écologie comme boussole
Archipel citoyen, collectif mené par les écologistes et les Insoumis aspire donc le reste de la gauche toulousaine dans une fusion aux allures hétéroclites et qui entend proposer « une ville nouvelle basée sur la justice sociale, l’écologie et le renouvellement de la démocratie locale ».
Un changement radical. Au point de faire dire à Jean-Luc Moudenc l’adversaire et maire sortant que « les gilets jaunes étaient aux portes du Capitole ». Antoine Maurice a balayé la pique « cette caricature démontre une certaine fragilité ».
La synthèse entre ces différentes composantes est-elle possible ?
La question de la gouvernance se pose en cas de victoire d’Archipel : la LGV certains sont pour, d’autres contre. Idem pour la troisième ligne de métro. Quelles convergences entre le responsable du PRG de Haute-Garonne Pierre-Nicolas Bapt et le député européen LFI Manuel Bompard ? Tous deux témoins de ce mariage « de raison » mardi.
Social démocrate et ancien Strausskahnien, le sénateur Claude Raynal se remémorait les grandes heures du PS pour justifier la fusion « chaque camp pourra constater que ses idées sont portées ! J’ai vécu dans un parti socialiste où, à une époque, tout le monde - Fabius, Mitterrand, Poperen et Chevènement - s’exprimait : ils ne disaient pas les mêmes choses. Mais on faisait la synthèse. »
Sauf qu’ici point de courants comme au PS de l’époque, mais des entités politiques qui n’ont pas toutes une culture commune. Claude Raynal faisait pourtant amende honorable et un pas en direction de ses nouveaux alliés, vantant la pertinence de la co-construction citoyenne « je n’ai pas suffisamment changé avec le monde, il faut reconnaître que cette idée à laquelle je ne croyais pas fonctionne... »
Nadia Pellefigue votera Antoine Maurice mais une de ses colistières a-t-elle été intégrée à l’union contre son gré ?
Nadia Pellefigue, qui s’est retirée au profit d’Archipel resté sourd à son ambition de devenir présidente de la Métropole, s’exprimait dans la foulée ce mardi. Elle a indiqué qu’elle voterait bien pour Antoine Maurice le 28 juin. Non sans avoir égratigné la nouvelle liste d’Archipel où la parité n’est pas respectée « la première femme issue de mon équipe est à la 22e place ».
Et dernier coup de théâtre de la soirée : Meryl Srocynski, issue de la liste UNE de N. Pellefigue, figurerait sur la liste fusionnée sans avoir donner son accord. Selon l’entourage de Nadia Pellefigue, Claude Raynal lui aurait proposé mais elle aurait souhaité un délai de réflexion. Elle figure pourtant sur les documents préfectoraux parmi les colistiers d'UNE ralliés officiellement à Archipel Citoyen...