La demande de remise en liberté de Cédric Jubillar examinée par la justice pour la 4e fois
La décision sera rendue le 22 mars.
Publié : 15 mars 2022 à 15h57 par Brice Vidal
On prend les mêmes et on recommence. La chambre de l’Instruction de la cour d’appel de Toulouse a examiné à huis clos pendant deux heures, ce mardi, la 4e demande de libération de Cédric Jubillar. Le Tarnais est mis en examen et incarcéré pour le meurtre de son épouse depuis le 18 juin dernier. Répondant sobrement à la présidente de la « Chins », il se présentait habillé d’un pull bleu et gris, cheveux courts avec une légère calvitie et un bouc au menton. Le parquet général demandait le maintien en détention.
Alors que les enquêteurs lancent de nouvelles recherches cette semaine, le corps de Delphine Jubillar n’a toujours pas été retrouvé. Son mari clame toujours son innocence. Me Alexandre Martin pour la défense soulignait à la sortie de l’audience « c’est la chronique annoncée d’un désastre judiciaire » et « il faut que cet homme soit libéré » « ça fait 9 mois que des investigations sont menées dans tous les sens », « il n’y a pas de sang, pas d’élément et pas de preuve et la présomption d’innocence doit être consacrée ».
"L’affaire" du sang dans la voiture d’un ami de Cédric
Nous avions déjà « dégonflé » l’affaire du sang dans la voiture de l’ami de Cédric, ce mardi les avocats de la défense ont confirmé une thèse que nous partagions il y a quelques semaines, lorsque nous révélions que les traces de sang découvertes dans ce véhicule - a priori pas d’origine humaine- n’étaient pas une piste considérée comme crédible. Les marqueurs utilisés n’avaient révélé aucune trace de sang humain nous indiquait-on alors. Me Emmanuelle Franck allait même plus loin ce mardi, puisque selon elle « des expertises sont en cours mais il est faux de dire que des traces de sang ont été retrouvées dans un quelconque véhicule, ni dans une maison… » Pourrait-il s’agir de fluide d’une autre nature ? Les expertises viendront le confirmer mais, selon nos informations, à aucun moment l’accusation n’a considéré cette piste comme déterminante. A l’époque le seul article du Parisien avait, avec force raccourcis, suffi à mettre le feu aux poudres.
L’avocate de l’administrateur ad hoc des enfants s’exprimait
Côté partie civile, Me Malika Chmani prenait la parole ce mardi, « ces drones qui font des recherches, c’est important » estimait l’avocate de l’administrateur ad hoc des enfants de Cédric et Delphine Jubillar ; « on souhaiterait qu’ils puissent faire le deuil, j’ai l’impression que Cédric Jubillar ne nous dit pas toute la vérité » ajoutait-elle. Pour le conseil « sa sortie de détention serait prématurée » ; « Mme Agry-Verdun (administrateur ad hoc) essaie de préserver les enfants de tout ce qui se passe à l’extérieur, ils ont une famille soutenante, ils doivent vivre avec une maman qui a disparu et un papa en détention ».
La chambre de l’instruction doit rendre sa décision d’ici le 22 mars.