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Jean-Michel Baylet entre au gouvernement

L'ancien patron du Tarn-et-Garonne et patron de presse hérite du ministère de l'Aménagement du territoire, des collectivités territoriales et de la Ruralité. 

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11 février 2016 à 17h35

Patron du Parti radical de gauche (PRG), l'ancien sénateur du Tarn-et-Garonne et patron de presse Jean-Michel Baylet, 69 ans, reçoit avec le ministère de l'Aménagement du territoire et de la Ruralité la récompense du soutien de son parti au gouvernement depuis 2012. Il n'avait d'ailleurs pu entrer au gouvernement à ce moment-là en raison de sa mise en cause dans une affaire de favoritisme. A sa place, deux de ses proches, la sénatrice Anne-Marie Escoffier et la députée Sylvia Pinel, étaient devenues ministres déléguées, l'une à la décentralisation, l'autre au commerce et l'artisanat et au tourisme.

Celui qu'on surnomme le "président-empereur" dans son fief du Tarn-et-Garonne ou encore "le veau sous la mère" est l'héritier de la tradition radicale du Sud-Ouest, dans le sillage de ses parents: Jean-Michel est le fils de l'ancien député Jean Baylet, décédé en 1959, et de la première femme présidente d'un conseil général de France, Evelyne Baylet, morte en 2014 à l'âge de 101 ans. Cet ancien sénateur (1995-2014), plusieurs fois député et ministre, s'est taillé une stature nationale en cofondant en 1973 le Mouvement des radicaux de gauche (MRG), devenu PRG en 1998.

Sous les septennats de François Mitterrand, M. Baylet fut successivement secrétaire d'Etat aux Relations extérieures (1984-86), secrétaire d'Etat chargé des Collectivités locales (1988-90) et ministre délégué au Tourisme (1990-1993). Trois ans après le retrait de sa mère, il devient président du conseil général du Tarn-et-Garonne en 1985 mais échoue dans sa réélection après 30 ans de règne, aux dernières élections départementales, dans un contexte de rivalités politiques. Aux régionales de 2015, il avait proposé son ex-chef de cabinet Sylvia Pinel (PRG), élue comme lui du Tarn-et-Garonne, pour mener la liste de gauche.Finalement, aux termes d'un accord avec le PS, sa protégée, qui sort jeudi du gouvernement, siège comme vice-présidente de la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon.

​En 2011, le candidat Baylet fut le seul non socialiste candidat aux primaires du PS. Avec un score de 0,64% au premier tour, il soutient François Hollande pour le second. Il prônait alors une Europe fédérale, la dépénalisation du cannabis, le droit de mourir dans la dignité et le mariage homosexuel. Depuis, le PRG a été un fidèle soutien à la politique du gouvernement, à l'exception de l'interdiction du cumul des mandats, en particulier pour les sénateurs, "contraire à nos chromosomes politiques". Une position qui lui vaut l'accusation de "cumulard" par ses détracteurs.​

Homme de terrain à l'accent du sud-ouest rocailleux, M. Baylet est aussi le descendant d'une dynastie familiale de presse, à la tête du puissant quotidien régional La Dépêche du Midi.  Après des études de droit, ce père de trois enfants entre en 1971 comme journaliste à La Dépêche, dont il deviendra directeur général en 1977, avant de succéder officiellement en 1995 à sa mère au poste de PDG. Avec le rachat au groupe Sud-Ouest des Journaux du Midi (L'Indépendant, Midi Libre et Centre-Presse) en juin 2015, Jean-Michel Baylet est désormais à la tête d'un empire de presse de référence au sein de la nouvelle région. Ses deux fils y occupent des postes de direction: Jean-Nicolas est directeur général du groupe, et depuis septembre 2015, Jean-Benoît a intégré le groupe en qualité de directeur-délégué. 

A la suite de son père et de sa mère, M. Baylet fut maire de Valence-d'Agen, avant de faire le choix de la présidence de la communauté de communes dont fait partie le fief familial.  Passionné de jazz et défenseur de la langue occitane, selon son site internet, M. Baylet est un grand amateur de rugby et de ski. M. Baylet a été mis en cause dans trois affaires, dont une pour favoritisme, qui ont abouti à deux non-lieux et à une relaxe pour prescription.

 

 

Brice Vidal

 

Sources : AFP