"Je voulais juste voir le match, je suis reparti avec le nez cassé" : après la bagarre Chez Tonton, le témoignage exclusif d'un jeune homme en colère
La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux. Lui, il a vécu la scène de l'intérieur et s'en serait bien passé : mercredi 14 décembre dernier, ce jeune toulousain de 19 ans, venu voir le match de football Chez Tonton, était aux premières loges quand la bagarre a éclatée. Il en est reparti avec le nez cassé et neuf jours d'Incapacité Totale de Travail.
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Publié : 21 décembre 2022 à 16h34 par La Rédaction
Mercredi 14 décembre, une bagarre éclate au celèbre bar Chez Tonton, place Saint-Pierre à Toulouse. C'est soir de match : pour la demi-finale France-Maroc, l'établissement est bondé. Dans les vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux, les images, édifiantes, montrent l'agent de sécurité de l'établissement frapper violemment de coups de poings plusieurs personnes présentes.
Lui n'est pas l'auteur de la vidéo mais un des protagonistes, car il était présent ce soir-là et en a fait les frais. Ce jeune homme de 19 ans, qui souhaite rester anonyme, a accepté de nous livrer sa version des faits : "J'étais avec des amis. On est arrivés une heure avant le match, tout se passait bien et il y avait de la place. Puis ils ont fait rentrer de plus en plus de monde, on était hyper serrés. Bon, ça, c'est pas grave un jour de match." commence-t-il. "Au moment du premier but, des gens ont sauté et ça arrosé un peu le vidéoprojecteur. Et au deuxième but, il s'est passé la même chose, le projecteur a reçu quelques éclaboussures, mais marchait toujours."
C'est là que l'ambiance vire à l'orage. "Le vigile a voulu sortir un gars d'un autre groupe, ils ont commencé à s'embrouiller... et là le vigile a pété un plomb! Il a commencé à se retourner et à frapper tout le monde. On voulait sortir mais on était coincés dans l'angle, il y avait le videur entre nous et la porte. " Il poursuit son récit : "Il est venu vers moi, a frappé le mec derrière moi, alors j'ai essayé de mettre de la distance et là il m'en a mis une, puis deux... Après il m'a mis la tête en bas, et le barman s'y est mis lui aussi. Finalement je me suis relevé, je suis sorti, il m'a rattrapé et m'a mis un coup de boule. C'est là qu'il m'a cassé le nez. Et en sortant on s'est fait gazés. On est allés voir la police qui était un peu plus loin, ils nous ont expliqué la démarche à suivre, puis je suis allé à l'hôpital de Purpan."
De là, un nez cassé, une commotion cérébrale et plus d'une semaine d'incapacité totale de travail. A l'hôpital, le personnel constate également son absence d'ébriété. "Je n'avais bu que deux bières, j'étais pleinement conscient de tout ce qu'il s'est passé", affirme le jeune homme. "Repartir du bar avec le nez cassé et une commotion cérébrale, à 19 ans, alors qu'on a rien fait, c'est compliqué à vivre." Une semaine après les faits, il relate souffrir encore de douleurs au crâne et au nez, en plus de deux yeux au beurre noir.
Vers une suite judiciaire
Mais c'est surtout un jeune homme en colère. Il souhaite que la justice fasse son travail, envers ses deux agresseurs mais également envers le bar, à qui il reproche "de ne pas assumer ses responsabilités". Dans le premier message diffusé sur Twitter le lendemain des faits, l'établissement a notamment écrit "Comme dans chaque incident, les torts sont partagés" et "faute avouée, à moitié pardonnée". Des phrases qui ne passent pas. Pour le jeune toulousain, qui de ses dire n'a "rien fait", pas question de minimiser : "Sur toutes les vidéos, on voit très bien de qui vient la violence. Et on voit aussi que toutes les personnes présentes ont les mains levées et leur crient de se calmer."
Contacté ce jour à plusieurs reprises, l'établissement n'a pas souhaité s'exprimer pour le moment auprès de notre rédaction. Les deux employés, l'agent de sécurité et le barman, ont été mis à pied. Le jeune toulousain n'a pas connaissance de la suite qui sera donnée à sa plainte, déposée il y a quelques jours. "On m'a dit que la procédure était en cours", précise-t-il. Il pense que d'autres plaintes pourraient suivre, par des personnes qui comme lui, ont subi ce soir-là des violences toujours inexplicables.