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"J'ai cru mourir" : témoignage choc d'une restauratrice victime d'une séquestration ultra-violente près de Toulouse

Quatre individus accusés de l'avoir enlevée, tasée et passée à tabac comparaissent devant la cour d'assises de Haute-Garonne.      

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14 novembre 2022 à 17h38 par Brice Vidal

 

Près de Toulouse, la restauratrice était devenue une monnaie d’échange dans le cadre d’une affaire criminelle. Dans la nuit du 28 au 29 novembre 2018, Aïcha* 26 ans à l'époque des faits était enlevée par quatre hommes puis séquestrée et violentée. Les deux principaux auteurs, le Guyanais Francky Durother et le Réunionnais Frédéric Morel agents de sécurité, auraient fomenté cette agression avec l’aide des deux comparses, Yann Cola et Maximin Shira.

 

Tasée, braquée avec un fusil, tabassée, menacée de mort

Selon l’enquête des gendarmes, ils auraient tenté d’atteindre son mari en prenant en otage la jeune femme. Le couple possédait une entreprise d'événementiel spécialisée notamment dans la livraison de repas créoles. Ce jour-là les accusés, non sans avoir minutieusement préparé leur coup, prenaient commande et tendaient un guet-apens. Sauf que ce n’était pas le mari visé qui se présentait vers 22 heures. Sa femme livrait la dizaine de plats pour le dîner. Loin d’être découragés, les quatre individus s’en prenaient alors à la jeune femme, espérant atteindre leur cible initiale.

Elle sera ligotée, frappée et prendra des coups de taser ; "quand je suis arrivé au rendez-vous à Launaguet, ils ont commencé à discuter le prix et tout a basculé" explique-t-elle "ils m'ont tasé, m'ont braqué avec un fusil, m'ont frappé [...] ils m'ont scotché les pieds et les mains, m'ont amené près d'un lac à une quinzaine de kilomètres et ont menacé de me jeter à l'eau si je ne parlais pas, j'ai vraiment cru mourir, ils frappaient fort et n'avaient aucune pitié" raconte celle qui est représentée au procès par Me Jocelyn Momasso Momasso.

 

Vol crapuleux ou vengeance liée aux stupéfiants ?

Ils voleront 1000 euros de liquide et l’obligeront à donner le badge de sa résidence et les clés de son appartement. Lequel sera minutieusement fouillé et cambriolé par Durother et Morel pendant que les deux complices surveillent la victime terrorisée. Le mari  trouvera son appartement sens dessus dessous, et terminera au commissariat pour signaler l’inquiétante disparition de son épouse. Elle sera finalement libérée par ses ravisseurs vers 4h15 et trouvera refuge apeurée et pieds nus devant une grande surface de Fenouillet.

Les accusés comparaissent depuis lundi matin devant la cour d’Assises de Haute-Garonne. La justice va tenter de comprendre les raisons de ce règlement de comptes. Les accusés voulaient-ils dérober 9000 euros d’une soirée antillaise organisée par les victimes quatre jours plus tôt dans une discothèque ? Ou entendaient-ils se venger du vol de 4 kilos de cocaïne imputé au mari comme l'affirment les cerveaux de cette expédition punitive ? "Je veux ce procès car ils disent qu'ils regrettent face aux juges, mais j'ai entendu des audios qui tournent sur les réseaux et mon nom circule sur Snapchat, ils rigolaient comme s'ils étaient fiers de ce qu'ils ont fait" souligne Aïcha. Le verdict sera probablement rendu jeudi.   


 

*son prénom a été changé à sa demande.

Mes Brice Zanin et Jocelyn Momasso Momasso, avocats de la partie civile.

Mes Brice Zanin et Jocelyn Momasso Momasso, avocats de la partie civile.