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INFO 100% - Demande de libération de Cédric Jubillar : ses avocats affirment qu'ils vont révéler "une véritable bombe nucléaire"

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5 juillet 2021 à 14h46

On saura d'ici quelques heures si Cédric Jubillar est maintenu ou non en détention. Ses avocats affirment avoir de nouveaux éléments.

 

L’audience relative à la demande de libération de Cédric Jubillar se tient ce mardi 6 juillet 2021 à 8h30. L’arrêt de la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse interviendra au plus tard jeudi 8 juillet. On saura à cette date si Cédric Jubillar est maintenu ou non en détention provisoire. Il est mis en examen et incarcéré depuis le 18 juin pour homicide volontaire aggravé sur sa compagne Delphine Jubillar, l’infirmière de 33 ans disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (81). Un crime présumé, sans cadavre. Et un accusé qui clame son innocence. Les trois avocats du peintre plaquiste promettent des révélations ce mardi à la sortie de l'audience. 

 

Le téléphone, témoin clé du mystère, est introuvable

Le téléphone de Delphine reste introuvable. L'appareil, recherché par les enquêteurs depuis le 16 décembre, n'a jamais refait surface malgré des fouilles poussées. Il a cessé d’émettre le soir de la disparition. Le bornage du smartphone situe sa dernière activité sur deux antennes proches du domicile du couple à Cagnac, l’autre à environ 2 kilomètres. Depuis, plus rien. Mettre la main sur l'appareil permettrait aux enquêteurs de savoir ce que Delphine Jubillar utilisait comme applications, notamment celles cryptant ses conversations - toutes n'étant pas accessibles à distance. Mi-janvier, le compte Facebook de Delphine Jubillar s'était réactivé par erreur, alors que les enquêteurs tentaient d'analyser le contenu du profil. Ses révélations avaient suscité une vive émotion et alimenté un temps l'espoir de retrouver Delphine. Le procureur de la République Dominique Alzeari avait, lors de sa conférence de presse du 18 juin 2021, confirmé qu'un bug sur le réseau social était à l'origine de la réactivation.

 

Des indices connus relativement minces pour espérer une condamnation aux Assises

L'activité téléphonique de Cédric Jubillar a été passée au crible : son téléphone a été éteint durant près de cinq heures ce funeste soir et les enquêteurs sont allés jusqu’à vérifier l’activité du podomètre et sa géolocalisation. Leur thèse : Jubillar n'a jamais cherché sa compagne puisque l'appareil n'a comptabilisé que quelques pas. Un indice qui n'offre que peu de résultat probant. Une source judiciaire moquant même cet argument du podomètre, "c'est très gendarmesque", alors qu'il suffit de poser le téléphone pendant de supposées recherches pour que ce dernier n'enregistre pas la distance éventuellement parcourue. Quant à la couette que Cédric Jubillar aurait mis à la machine vers 4h du matin « il n’y a aucune constatation des gendarmes durant la nuit qui puisse étayer ces affirmations » souligne la défense. Pas de corps, peu d'indices probants pour le moment : et voilà que vient plâner le spectre de l'affaire Viguier, ce professeur de droit toulousain acquitté par deux fois du meurtre de sa femme Suzanne, disparue mystérieusement le 27 février 2000...  

 

Fuites orchestrées contre révélations chocs des avocats

Pour autant des faisceaux d'indices graves et concordants ont poussé les magistrats instructeur à mettre en examen Cédric Jubillar, sur la base de « les multiples contradictions et mensonges dans les différentes auditions ». On pourrait résumer le dossier de l'instruction par cette formule : on sait que c'est lui, mais ce sera difficile à prouver ; car C. Jubillar "ne parlera pas" nous glisse une source proche de l'enquête, "c'est un coquin". 

Dimanche, à quelques heures de l'audience devant la Chambre de l'instruction, Le Parisien distillait une nouvelle fois des informations issues du secret de la commission rogatoire, affirmant que Cédric aurait dit à sa mère à propos de Delphine : “elle m’énerve…je vais la tuer et personne ne la retrouvera”. S'agit-il de fuites orchestrées à l'instar des différents éléments d'enquête divulgués au moment de l'interpellation ? Aux avocats de CJ d'en juger. Mais ces derniers ont déjà vertement critiqué la méthode « une atteinte intolérable au secret de l’instruction et à la présomption d’innocence » plaidait Me Alexandre Martin. Selon nos informations, les trois conseils de Cédric Jubillar pourraient faire des révélations choc devant les juges et la presse. Elles pourraient notamment avoir un lien avec la téléphonie, et nous dit-on, démonter point par point une enquête menée « uniquement à charge ». Associé à Mes Emmanuelle Franck et Alexandre Martin, Me Jean-Baptiste Alary affirme qu'il va révéler ce mardi à l'audience "une véritable bombe nucléaire".

 

LB avec BV.