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Handicap à l'école : manque de formation pour les accompagnants d'élèves

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21 novembre 2019 à 9h36 par John Bourgeois

Dans les Pyrénées-Orientales, c’est le constat que font accompagnants et parents d’élèves, comme Najma, mère d'un enfant autiste de 4 ans. Elle a témoigné des difficultés du handicap à l'école.


Les syndicats de l'Éducation Nationale ont appelé à une mobilisation dans tout le pays ce mercredi. Sont concernés, les  accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). Ils se sont réunis dans l'après-midi devant la direction académique de Perpignan. Ils dénoncent la précarité de leur profession, mais aussi la dégradation de leurs conditions de travail. Celles-ci portent notamment préjudice aux élèves en situation de handicap.

Audrey est accompagnante d’élèves en situation de handicap au collège. Mobilisée ce mercredi pour son salaire qu'elle estime top faible et ses conditions de travail qui se détériorent, elle se dit aussi pas assez formée pour assurer au mieux son métier.

"Il y a des filles qui ont fini leur contrat sans jamais avoir vu la couleur d'une formation, ce n'est pas normal."

Audray, accompagnante d'élèves en situation de handicap


Alors que l’inclusion du handicap à l’école est une priorité de l’État, ce manque de formation crée parfois des situations complexes. C'est ce que nous révèle Najma, mère d’un enfant autiste de 4 ans. Elle a pu avoir quelques problèmes avec des accompagnantes comme des maîtresses. Elle nous raconte.

"La maîtresse a appelé tout le monde et Samy n'a pas compris, parce qu'il ne comprend pas toutes les consignes. Donc la maîtresse l'a tiré par l'épaule pour qu'il suive les autres. Sami n'a pas accepté ce geste violent et a essayé de mordre la maîtresse. Quand il a essayé de la mordre, elle l'a giflé."

Najma, parent d'élève en situation de handicap


Heureusement, avec l'aide d'une association et de la direction académique, cet incident a pu être réglé, sans répercussion. Mais il aurait pu être évité.

"Puisqu'elle n'est pas formée , elle n'a pas compris qu'un enfant autiste qui ne parle pas et ne comprend pas, il y a des choses à faire pour lui faire comprendre. Il faut se mettre à sa hauteur, il faut parler doucement, l'accompagner."

Najma

L’accompagner, cela passe donc selon Najma par la formation de l'ensemble du corps éducatif, mais aussi par des aménagements spécifiques au sein de l’école. Dans le cas de son fils Samy, cela peut se représenter par une arrivée à l'école après les autres élèves, pour éviter un mouvement de foule pertrubant. C'est une demande que Najma a formulé auprès de l'école de son enfant, mais la réponse fut négative.

Cette mère de famille a donc dû chercher des solutions d'elle-même.

"L'AESH qui accompagne actuellement mon fils n'a jamais connu l'autisme. Et pour vous dire, c'est moi qui l'ai formé, avec le minimum que j'ai."


En quête d'autres alternatives, elle s'est rapproché du SESSAD Esperanza de Toulouges (service de l'éducation spéciale et de soins à domicile), qui assure un suivi éducatif psychologique et médical aux enfants atteints d’autisme. L'organisme est géré par l’Unapei 66, une association parentale au service de la personne avec handicap intellectuel. Nadja conseille donc d'adhérer à ce type de structure, qui propose des formations à destination des parents d'élèves, et que peuvent suivre parfois les AESH.