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Grève des éboueurs à Toulouse : "34 jours de repos pour compenser la pénibilité, ce n’est pas possible" prévient Vincent Terrail-Novès

Un nouveau round de négociation se tient ce mercredi. Les agents de la collecte veulent des compensations en échange de l'abandon du "fini-parti" et menacent de durcir le mouvement.

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3 janvier 2022 à 14h05 par Brice Vidal

 

Les négociations entre Toulouse Métropole et les agents de la collecte des déchets vont reprendre ce mercredi. L’Intersyndicale (CGT, FAFPT, FO, Sud, FSU, Unsa) dénonce depuis une dizaine de jours une administration « qui ne donne pas signe de vie » alors que les représentants des grévistes ont sollicité une nouvelle réunion dès le 23 décembre « pour éviter d’avoir des poubelles dans les rues à Noël » rappelle Nicolas Réfutin de Force Ouvrière. La semaine dernière l’opposition de gauche a apporté son soutien aux grévistes et  l’Intersyndicale appelait à Jean-Luc Moudenc pour résoudre le conflit. Lequel a confié le dossier depuis le début à Vincent Terrail-Novès, son vice-président en charge des déchets et de la propreté. Il a tenu à clarifier la position de la collectivité.  

 

Pas de négo depuis le 21 décembre

 

Car son tweet du 31 décembre « les négociations avancent » a fait grincer des dents, alors qu’aucune nouvelle réunion n’a été menée depuis le 21 décembre. L’Intersyndicale qui a accepté la fin du « fini-parti » estime n’avoir eu aucune compensation à ce stade, faisant face à une administration « qui fait la sourde oreille » , « c’est très mal perçu dans les dépôts et cela pourrait mener rapidement à des actions plus dures » prévient Nicolas Réfutin.

Vincent Terrail-Novès se défend et maintient que la collectivité a concédé des avancées « sur la demande d’embaucher prioritairement les 30 agents contractuels lors des prochains départs à le retraite », « sur l’extension de la prime d’intéressement à l’ensemble des 6 dépôts, on a dit ok », idem sur « la valorisation du travail les samedis et jours fériés. » Pourquoi n'y a-t-il pas eu de nouveau round de négociation ?

 

L’Intersyndicale a-t-elle demandé 74 jours de congés en plus ?

 

Le point d’achoppement : le nombre de jours de compensation lié à la pénibilité. Le 16 décembre, une proposition émanait de l’Intersyndicale selon Vincent Terrail-Novès : « 74 jours de droits à congés supplémentaires, en plus des 25 jours de congés payés : c’est inconcevable et pas sérieux ! ». Cette histoire de 74 jours demandés par l'Intersyndicale « cela relève du mensonge ou de la méconnaissance des dossiers » contre-attaque Benoit Fontanilles du syndicat FAFPT.

Les mécontents demandent actuellement 34 jours de repos en plus, alors que la collectivité propose 7 jours de compensation. « 34 jours c'est encore trop élevé, ça n'est pas possible. Effectivement le 21 décembre nous avons demandé à l’Intersyndicale de discuter avec ses agents avant de revenir vers nous avec de nouvelles propositions » explique Vincent Terrail-Novès qui précise que « la police municipale de Toulouse bénéficie de 11 jours pour compenser la pénibilité et le risque du travail », « on me cite souvent Marseille, ils sont à 30 jours, je peux aussi citer Nantes qui a 6 jours... » Le niveau d’acceptabilité pour les deux camps pourrait-il se situer entre 15 et 20 jours de compensation ? Possible.

VTN réfute l’expression de « bras de fer » ou « d’enlisement » dans ce dossier. A ce jour, 40% des agents sont en grève selon la collectivité qui déplore « une collecte incomplète » et « des nuisances pour tout le monde ».  

 

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