Grève des éboueurs : "l'administration joue le pourrissement donc Toulouse sera sale pour Noël" estime un leader de la grogne
Selon Benoît Fontanilles du FAFPT 31 « il y a une volonté de Toulouse Métropole de ne pas avancer. »
23 décembre 2021 à 16h23 par Brice Vidal
Pas d'avancée dans les négociations entre Toulouse Métropole et les agents de la collecte des déchets.
Un nouveau round de négociations était envisagé ce jeudi, finalement aucune discussion ne s'est tenue. "Mardi à la fin de la négociation, l'administration a demandé si on voulait les revoir avant la fin de la semaine. On a accepté puis nous leur avons écrit. Ils n'ont pas donné suite" affirme Benoît Fontanilles "ce qui prouve la volonté de l'administration d'avoir Toulouse sale pour le jour de Noël" ajoute le secrétaire général de la fédération autonome de la Fonction publique territoriale pour Toulouse Métropole.
Pas de résolution du conflit social avant 2022 ?
Stratégie du pourrissement de Toulouse Métropole ? "Oui ça paraît évident d'autant qu'ils ont dit que, s'il n'y avait pas de négociations d'ici le 24 décembre, ils partaient en vacances la semaine prochaine." Pas de négociation prévue donc la semaine prochaine "ou alors avec des seconds couteaux" lance le syndicaliste sceptique.
Le point d'achoppement selon le leader du FAFPT 31 : "ils ne veulent pas entendre parler de la réduction légale du temps de travail". Les éboueurs toulousains veulent l'équivalent de leurs homologues marseillais "soit 15% de pénibilité... Toulouse Métropole nous accorde 3%". Et pas question pour TM d'accorder ce pourcentage en temps de repos quotidien "ce que la loi permet" précise Benoît Fontanilles. Pas d'accord non plus sur les jours fériés "actuellement payés double et récupérés", dispositif voué à disparaître.
Toulouse Métropole refuserait de communiquer le coût du recours au privé
Notre syndicaliste ne décolère pas "ils nous accordent 14 heures par an de taux de pénibilité, alors que le service Allô Toulouse bénéficie de 4 jours. Ils se moquent des éboueurs ! "
Pour notre syndicaliste, Toulouse Métropole va probablement "faire appel au privé", "comme depuis le 22 novembre de manière illégale" pour nettoyer la ville "et c'est le contribuable toulousain qui paiera". TM a fait appel à deux prestataires privés pour compléter la collecte : Véolia et la Coved. Un camion-benne se louerait, selon le syndicaliste, 1000 euros par jour "mais ils ne veulent pas répondre sur le coût, expliquant que cela ne nous regarde pas, pourtant je suis contribuable toulousain".
Le bras de fer continue. Benoît Fontanilles promet que les éboueurs "sont prêts à tenir."
Le rappel de la Métropole à propos du conflit social
Selon la collectivité "la plupart des grandes villes (Nantes, Lyon, etc.) ont déjà mis un terme au fini-parti ou sont en train de le faire"
Toulouse Métropole a rappelé la genèse du conflit social parti de la suppression du "fini-parti" : "un usage qui permettait jusqu’à présent aux éboueurs de mettre un terme à leur journée de travail une fois leur tournée de ramassage de déchets terminée, sans attendre d’avoir effectué le nombre d’heures prévu dans leur contrat" aboutissant "à un temps de travail hebdomadaire très inférieur à 35 heures", "certains, même, travaillaient moins de 25 heures par semaine". Conséquence : les agents ne repassaient pas au dépôt et n'échangeaient pas "avec les supérieurs hiérarchiques sur le travail accompli." Une pratique incitant "donc à accomplir la tournée le plus rapidement possible" avec "des conséquences négatives sur leur santé et sur la qualité de la collecte".
La collectivité demande de ne pas sortir les bacs à poubelles
Pour "limiter l’accumulation d’ordures dans les rues" Toulouse Métropole demandait de "ne pas sortir vos bacs sur le domaine public le temps que dure la grève" et de "diminuer la production de déchets durant cette période", conseillant "de se rendre dans les déchèteries pour les encombrants les plus volumineux".
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