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Grêle à Condom : "on ne pouvait pas imaginer pire" déplore un vigneron sinistré

L’orage dantesque de mardi soir a plongé agriculteurs et viticulteurs, déjà sinistrés en juin, dans un profond désarroi.  

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Publié : 17 août 2022 à 19h02 par Brice Vidal

 

Des vents à plus de 100km/h, des arbres arrachés, des dégâts des eaux aux quatre coins de la commune, un Ehpad qui prend l’eau : Condom a vécu une soirée cauchemardesque mardi soir. Un orage de grêle a frappé de plein fouet les rives de la Baïse. 45 pompiers ont été engagés sur une cinquantaine d’interventions pour des assèchements, des bâchages, des étaiements et des dégagements de voie publique. Un arbre a fracassé une habitation en deux à Beaumont et un blessé était à déplorer au camping de Grondin. « On peut penser qu’il y a eu une petite tornade quand on voit comment les arbres ont été abattus » analyse le capitaine des pompiers Éric Gourier, chef du groupement territorial nord du SDIS 32.

 

Le raisin mâché par la grêle

« C’est la catastrophe » pour Philippe Larrey, viticulteur à Montréal du Gers. Derrière lui, les ceps sont à nu et un arbre est ouvert en deux. « Le pire est arrivé » se lamente-t-il alors que les vendanges devaient commencer dans quelques jours. Là où l’orage est passé, la totalité de sa récolte est perdue « les grappes vont tourner au vinaigre dès demain et vu comment le bois est meurtri : ça impactera aussi la récolte de la saison prochaine ». Accompagné de la sous-préfète Laurence Lecoustre, de la maire adjointe de Condom et du député David Taupiac, il contemple atterré sa quinzaine d’hectares mâchée par la grêle : 100 000 euros engloutis par les intempéries ; « ça s’accumule, personnellement j’ai toujours le moral mais là je suis presque à bout car j'avais engagé tous les frais ».

 

Une année horrible pour les producteurs de la Ténarèze

Il faut dire que 2022 a été une « Annus horribilis » pour les producteurs du Gers déplore Maurice Boizon, le président de la communauté de communes de la Ténarèze : « on a eu le gel de printemps, les orages de juin, la sécheresse et maintenant à nouveau la grêle, même nos blés se sont fait prendre par la chaleur. Rien ne veut sourire » peste-t-il. Les viticulteurs du secteur, qui ont monté une cellule de crise pour tenter de faire face, vont avancer les vendanges à vendredi matin « pour essayer de sauver ce qu’on peut ». Tous espèrent que la solidarité joue à la Cave Coopérative de Condom. Les producteurs plaident pour un classement en calamité agricole.