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Golfech : "inacceptable dissimulation" d'EDF, selon Sortir du nucléaire

Des rejets ont dépassé "le seuil réglementaire" le 19 octobre à la centrale.

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26 octobre 2016 à 8h52 par Brice Vidal

L'association Sortir du nucléaire a dénoncé mardi une "inacceptable dissimulation des informations par EDF" concernant un incident à la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) qui a émis des rejets dépassant "le seuil réglementaire" pendant deux minutes le 19 octobre. "Cette déclaration tardive est inacceptable. EDF, qui se targue de transparence, apporte ainsi la preuve de son opacité et de sa fâcheuse habitude à pratiquer la rétention d'information", indique l'association dans un communiqué. "EDF n'a pas communiqué la quantité de radioactivité rejetée, se contentant de mentionner le dépassement de la limite, fixée à 4 millions de Becquerels par m3. De combien a été dépassée cette limite ? Quelle a été la quantité de radioactivité rejetée ? Quels ont été les gaz radioactifs rejetés ?", s'interroge Sortir du nucléaire. Même critique de la part de la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité): "EDF attend 48h pour déclarer le rejet à l'ASN et 5 jours pour informer le public. Informer est un bien grand mot".  

 

Dans un communiqué diffusé lundi, EDF avait indiqué que lors d'une opération de mise en service d'un "équipement de traitement des effluents liquides issus du circuit primaire", une augmentation de l'activité radiologique avait été constatée. "Le seuil réglementaire de rejet à la cheminée (fixé à 4 MBq/m3) a été dépassé. L'intervention en cours a donc immédiatement été arrêtée", précisait l'électricien, selon qui le dépassement de seuil "a duré 2 minutes". "Les balises de surveillance de l'environnement situées en zone nucléaire et autour de la centrale n'ont détecté aucun impact sur l'environnement ni pour le personnel du site", ajoutait EDF.

 

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été avisée. Paul Bougon, chef de la division de Bordeaux de l'ASN, a expliqué mardi sur France 3 que l'incident est survenu au cours d'une manoeuvre normale d'exploitation. "L'exploitant purifie régulièrement le circuit primaire, il retire de l'eau du circuit  primaire de manière contrôlée par un circuit dédié et traite cette eau primaire pour, soit la réinjecter dans le circuit primaire, soit la rejeter", a-t-il poursuivi. "C'est au cours de cette opération que l'exploitant a détecté que la quantité de radioactivité contenue dans les gaz rejetés à la cheminée de la centrale était supérieure de 2 fois à la limite autorisée", selon M. Bougon. C'est "un type d'évènement assez rare", "c'est un évènement que nous considérons comme significatif", a-t-il ajouté.

 

Source : AFP.