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Fleurance : les scientifiques se penchent sur la vie extraterrestre

Le 26e festival d'astronomie de Fleurance se déroule en ce moment. 

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8 août 2016 à 10h09 par Brice Vidal

Y a-t-il de la vie ailleurs que sur Terre: "Oui", "peut-être", ont répondu physiciens, géologues ou spécialistes des météorites, qui ont fait part de leurs divergences lors du 26e festival d'astronomie de Fleurance (Gers). Ce rendez-vous, l'un des plus importants de la culture scientifique et d'astronomie, réunit jusqu'au 12 août une cinquantaine de chercheurs venus partager leurs connaissances dans des conférences, ateliers et débats. Parmi les thèmes de ce festival né en même temps que la Nuit des étoiles : "au fil de l'eau, la recherche de la vie". La vie dans le système solaire ou sur une exoplanète ? "C'est oui. J'ai un faisceau d'arguments. Et je serais prêt à le parier", affirme Pierre Thomas, professeur à l'École normale supérieure de Lyon, pour lequel "l'apparition de la vie a été facile sur Terre" et doit "donc être facile ailleurs". Ce géologue, travaillant à la formation des planètes et satellites et sur l'origine du système solaire, vise trois endroits où l'on pourrait, selon lui, trouver des traces de cette vie: le sous-sol profond de Mars, les océans sous-glaciaires d'Europe et d'Encelade, les satellites de Jupiter et de Saturne. Brigitte Zanda, "météoritologue", se veut plus réservée sur une vie extra-terrestre. Selon elle, cela "reste de l'ordre de la croyance" car "on ne sait pas encore ce qu'est vraiment la vie".  "La probabilité de vie sur une planète est peut-être infinitésimale. Même si le nombre de planètes est infini, on ne peut tirer aucune conclusion", tempère-t-elle. D'autant qu'il faut "tracer une frontière entre vie et réaction chimique", prévient le géologue espagnol Juan-Manuel Garcia-Ruiz, dont les publications ont longtemps suscité des critiques de la part d'une partie de la communauté scientifique. Nos moyens techniques permettraient de détecter un signal, même très faible "à plusieurs dizaines d'années lumière", souligne le Pr Levy-Leblond, qui tente plusieurs explications: celle d'une civilisation trop évoluée technologiquement ou encore celle d'un monde sous 30 km de glace dans l'incapacité de communiquer... Cet enseignant également essayiste envisage aussi un scénario catastrophe, ce serait même "le plus probable", selon lui: "On peut envisager que des civilisations se sont auto-détruites comme nous risquons de le faire avec les guerres, la pollution...", avance-t-il. En tout état de cause, dit-il, "ce qui est bien avec la recherche de la vie, ça nous oblige à réfléchir à la nôtre".