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Explosion meurtrière près de Perpignan : où en est l'enquête ?

Le procureur de la République de Perpignan s'exprimait ce mardi soir. 

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15 février 2022 à 17h25 par John Bourgeois

 

L’enquête avance après le drame de Saint-Laurent-de-la-Salanque. Pour rappel, cette commune de 10 000 habitants dans les Pyrénées-Orientales a été foudroyée par une explosion et un incendie meurtriers dans la nuit de dimanche à lundi. Tout serait parti de deux commerces du rez de chaussée d’un immeuble entre les rue Arago et Lamartine. Après les fouilles du dernier immeuble, difficile d’accès, le bilan s’est finalement alourdi. Il fait aujourd’hui état de 8 morts et plusieurs blessés, dont un gravement brûlé. Un bilan qui ne devrait plus évoluer.

 

Le procureur de la République de Perpignan, Jean-David Cavaillé, qui a saisi pour la direction de l'enquête la Section de recherches de la gendarmerie de Montpellier,  prenait la parole mardi soir. Objectif  : "faire état des investigations" et "remettre du cadre dans ce qui a été dit". "L'explosion et l'incendie ont détruit 3 bâtiments d'un bloc d'immeubles".

Les corps sans vie de "6 adultes et deux enfants" ont été retrouvés mais on n'est "pas encore totalement sûr que les personnes retrouvées mortes soient des habitants de l'immeuble". "Je ne peux vous confirmer aucune identité" parmi les victimes et "un travail d'identification doit encore être mené". Les enquêteurs se focalisaient ces dernières heures sur "les auditions d'un grand nombre de témoins" et "l'examen de la vidéo surveillance". Ces témoignages sont des "éléments importants" car "parfois contradictoires" et "il n'est pas possible de dire si l'explosion a été suivie d'un incendie ou l'inverse".

"Impossible d'expliquer à ce stade quelle est la cause du drame", la gendarmerie a encore besoin de "3 à 4 jours de travail" donc "le travail de l'IRCGN (institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale) continue". "L'explosion extrêmement forte et les témoignages nous permettent d'envisager la piste criminelle" mais "les résultats des analyses scientifiques permettront de confirmer ou non cette hypothèse" et "nous analysons petit à petit la situation". L'identification des différents débris et objets retrouvés sur les lieux commence ce mercredi. 

La victime défenestrée est "dans un état stable à Montpellier après avoir été gravement brûlée" précise le parquetier. 

 

Le lieutenant-colonel Manuel Boissière du groupement de gendarmerie des Pyrénées-Orientales expliquait : "à ce jour les hypothèses criminelles et accidentelles sont travaillées" avec "6 techniciens en investigations criminelles" sur les lieux et le soutien de l'IRCGN Pontoise, soit 16 militaires. "Un gros travail d'enquête de voisinage a été mené ce matin" souligne le gradé. "L'enquête va durer" compte tenu " des lieux difficiles d'accès". 

Les enquêteurs vont désormais croiser les données : témoignages, vidéo surveillance et indices techniques pour tenter de connaître l'origine du drame. 

 

 

Jean-David Cavaillé, procureur de la République de Perpignan
Jean-David Cavaillé,