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Exclusif 100% : Le témoignage d’un Ukrainien de Toulouse parti combattre à Kiev

Vassili était étudiant dans la Ville rose, il va s’enrôler dans la défense civile dans la région de Kiev.

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2 mars 2022 à 15h48 par La Rédaction

 

Il est revenu en Ukraine le 20 février, la guerre éclatait le 24. Vassili* est un étudiant d’une vingtaine d’années qui vivait encore récemment à Toulouse. Mais sa vie a basculé en quelques jours avec l’invasion de l’Ukraine : habitué aux bancs de l’université, il est désormais caché quelque part près de Kiev. Avec pour seul but : participer à la défense civile ukrainienne.

 

Les Russes « sont venus sur ma terre sacrée »

Sans formation militaire, le futur résistant affirme avoir « vu les explosions dans la ville »,  « c’est chaud mais l’armée ukrainienne se défend bien ». Il se lance dans une diatribe aux accents nationalistes « je te montrerai la collection de photos de soldats russes morts » « c’est normal d’avoir envie de se battre contre ces chiens » ajoutant « ils sont venus sur ma terre sacrée et quand quelqu’un rentre dans ta maison et essaie de la voler il faut la protéger ». « Tous mes amis ukrainiens ont la même mentalité que moi » estime-t-il.

Pour Vassili, très remonté, la Russie « a toujours voulu détruire mon pays, ma culture, ma langue ». Il suit sur l’application Telegram la tournure que prend le conflit « les Russes ont tiré sur des civils », « ils nous traitent de nazis » mais « ils ont même tiré sur un cimetière juif, tués pendant l’Holocauste » (il fait référence à Babi Yar, plus grand massacre de la Shoah ukrainienne perpétrée par les Nazis).

 

Il va être enrôlé dans la défense civile

Le Toulousain attendait d’obtenir une arme auprès de la défense civile au moment où nous échangions avec lui, « tu arrives dans un endroit tu montres ton passeport et ils te passent une arme » ; « des armes anti-tanks, américaines ou européennes, mais je ne veux pas en dire trop » tempère celui qui veut rester aux abords de la capitale pour résister « c’est là où j’habite ».

Pris dans une forme d’exaltation patriotique, Vassili se dit persuadé que l’Ukraine peut « reprendre la Crimée et les régions occupées » et « détruire économiquement la Russie qui connaît déjà une forte inflation et après ça nous rentrerons dans l’UE ». Pour l'étudiant « en Ukraine, Poutine a déjà perdu... »

Au 6e jour de l’invasion, la Russie poursuivait mercredi son offensive sur les villes ukrainiennes, notamment sur Kharkiv avec envoi de troupes aéroportées et bombardements, tout en évoquant une reprise des pourparlers avec une délégation ukrainienne.

 

Thomas Duran

Photo via MOD Ukraine.

*Le prénom a été changé