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EXCLU 100% : La passerelle d'Albi stoppée pour vice de construction ?

100%

30 septembre 2020 à 16h37

 

Le chantier de la passerelle d'Albi est actuellement à l'arrêt. Selon nos informations, les entreprises en charge de la construction ont cessé leur activité, à cause d'un risque d'effondrement. Depuis, un litige oppose les constructeurs et le cabinet d'architecture.

 

Il faudra encore attendre pour arpenter la passerelle piétonne d’Albi. Les entreprises chargées du chantier ont quitté les lieux. Initialement, l'inauguration était prévue pour 2019. Cet emblème du déplacement doux en Albigeois a ensuite été reporté à début 2020. Mais le chantier de la passerelle, qui doit traverser le Tarn du Castelviel à Pratgraussals le long du viaduc ferroviaire, n’en finit pas d’être retardé. Dans ce cas-là, il ne s'agit pas du Covid-19,  mais bien d'abord d'un danger de conception provoquant un litige entre le groupement de fabricants actuel (désigné en juillet 2018), l'entreprise française IOA Construction, le concepteur, le cabinet d'architecte belge Ney and Partner et l'agglomération de l'Albigeois. Depuis ce conflit, les factures ne sont plus réglées. Le chantier risque d'être retardé pour quelques mois supplémentaires...

Quel est le problème  ?

Pour le président de la société IOA, Michel Nivet. « tels qu'ont été conçu les ancrages de la passerelle sur le viaduc ferroviaire, elle aurait fini dans le Tarn. On a lancé un référé d'expertise, c'est-à-dire, qu'on demande au juge de nommer un expert qui a la compétence de juger ces problématiques. Depuis le début du chantier, il y a d'énormes problèmes de conception. Le maître d'œuvre n'avait visiblement pas les compétences de concevoir ce type de structure. Il y a eu un litige aussi avec l'entreprise de génie civil [...] évidemment, ces problèmes de conception ont engendré des surcoûts très importants et qui ne sont aujourd'hui pas acceptés par [...] la C2A » Cela fait des mois que Michel Nivet alerte sur la structure, qui en elle-même comporte un certain nombre d'erreurs de conception. il ajoute « il y avait des zones insoudables, mais qu'on a corrigé. Forcément, ça a eu des surcoûts. Mais les problèmes d'ancrage étaient très importants. Sans modification, ceux conçus initialement ne pouvaient pas tenir.Tous ces problèmes ont été mis en avant et il n'y a pas eu de discussion possible avec le maître d'œuvre, donc c'est la problématique. À cause de ces surcoûts le maître d'ouvrage (C2A) ne nous paye pas depuis un certain nombre de mois »

Le Cabinet d’architecte belge Ney & Partner dément toute erreur de conception

Mathieu Malli, directeur de projet pour la passerelle d’Albi chez Ney & Partner, défend son projet initial et son savoir-faire. Il s'exprime : « Il n'y a pas de sous-dimensionnement ou de problème de dimensionnement de notre côté. Le charpentier (italien) a livré la passerelle à Albi et elle est bien exécutée. Mais maintenant on va faire constater que l'entreprise française mandataire du groupement d'entreprises (IOA), ça fait un an qu'elle aurait dû monter, ou en tout cas, à mettre en place des choses pour monter la passerelle. On regrette cette situation, car on ne souhaite pas des situations conflictuelles."

Le tribunal administratif de Toulouse doit donner raison

Actuellement, les trois parties attendent qu’un expert soit nommé par le tribunal administratif de Toulouse pour dire qui a raison.

Pour Stéphanie Guiraud Chaumeil, présidente de l’agglomération de l’Albigeois, avec ce litige, pas de passerelle avant fin 2021.« Je crois qu’à un moment, cette entreprise a répondu à un appel d'offres avec un cahier des charges qui était bien précis, qui était celui du maître d'œuvre, qui nous accompagne depuis le début de ce chantier. C'est un maître d'œuvre qui a réalisé des passerelles partout à travers le monde qui donc, est un vrai professionnel dans ce domaine. Si l'entreprise maintenant à « des griefs » sur le cahier des charges. c'est là qu’effectivement, on va rentrer peut-être dans une phase un peu plus juridique [...] nous sommes ensuite en train de regarder dans quelle mesure nous ne pourrions pas aussi essayer de faire avancer le chantier pour obtenir une livraison de la passerelle idéalement d'ici un an. »